Les finances publiques, un chantier sous haute surveillance

Les statistiques sont souvent cruelles. Entre 2007 et la fin 2009 (derniers chiffres officiels connus), la dette publique de la France s'est envolée de près de 14 points de PIB. Le déficit public, lui, est très largement sorti des clous de Maastricht à compter de 2008 et flirtera avec les 8 % de la richesse nationale cette année... Derrière les données brutes, il y a bien sûr l'impact sur les finances publiques de la crise financière et économique mondiale - mais pas seulement, relèvent régulièrement l'opposition ou la Cour des comptes. Les baisses d'impôts décidées en début de quinquennat ont énormément rogné les recettes de l'État.Une hausse ciblée de la fiscalitéSans vraiment l'avouer, le gouvernement est aujourd'hui contraint de faire marche arrière. La crise grecque, la politique économique allemande et le regard soupçonneux des agences de notation ne lui laissent pas de marge de manoeuvre - comme en attesteront les deux textes financiers présentés en Conseil des ministres d'ici à la fin septembre, à savoir les projets de budget de l'État et de la Sécurité sociale. Du coup de canif dans le bouclier fiscal pour participer au financement de la réforme des retraites en passant par le coup de rabot sur les niches ou la mise au rencart de la mesure sur les intérêts d'emprunts immobiliers, Nicolas Sarkozy, tout en se défendant d'augmenter les impôts, a bien engagé une hausse ciblée de la fiscalité. Outre l'action sur les recettes, le redressement des comptes publics passe aussi par un effort accru de la maîtrise des dépenses. De ce point de vue, les choses ont été arbitrées dès le mois de juillet avec la stabilisation (hors dette et pensions) des dépenses des ministères et le gel du traitement des fonctionnaires.Au-delà de ces mesures discrétionnaires, les pouvoirs publics espèrent aussi un coup de pouce de la conjoncture. Pour ce qui est de la croissance, les ambitions affichées en début d'année ont été revues à la baisse. Au lieu d'une hausse du PIB de 2,5 % l'an prochain, le gouvernement ne table plus que sur une progression de 2 %. Ce rebond de la croissance devrait néanmoins se traduire par une embellie de l'emploi?: confiant, François Baroin, qui s'appuie sur les 60.000 créations d'emplois au premier semestre, a annoncé une nette amélioration pour l'exercice 2010. « La reprise du marché du travail devrait rapporter environ 2 milliards d'euros de cotisations sociales supplémentaires », a-t-il indiqué. La dernière prévision de déficit portait sur un « trou » de 26,8 milliards d'euros pour le régime général. Et malgré tous ces efforts, le déficit public ne reviendra pas en deçà de 3 % du PIB avant 2013. Anne Eveno
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