Le patronat britannique fustige les freins à l'immigration

Le patronat britannique tente d'infléchir la politique migratoire du gouvernement de David Cameron. Une étude, réalisée par les consultants de KPMG et l'institut Chartered sur le personnel et le développement, indique que la mise en place dès l'an prochain d'un plafond sur le nombre de travailleurs étrangers autorisés à immigrer en Grande-Bretagne entraînera des délocalisations de la part de 10 % des employeurs privés britanniques, en priorité en Inde, en Chine et en Europe de l'Est. « Les entreprises veulent employer des résidents en Grande-Bretagne mais elles ont souvent des difficultés à trouver des résidents avec les compétences, la motivation et le comportement basiques afin d'aider une affaire à réussir », justifie Adam Marshall, l'un des responsables de la chambre britannique du commerce. Le chômage est pourtant à un niveau record (7,8 %), jamais atteint depuis 1997.Lors de la récente campagne électorale, les conservateurs avaient dévoilé leur volonté de réduire le nombre d'immigrés annuels de 163.000 en 2008 à une dizaine de milliers via un système de plafond. Malgré leur opposition initiale, les libéraux- démocrates, leurs alliés au gouvernement, s'y sont officiellement rallié. La ministre de l'Intérieur, Theresa May, a ainsi pu annoncer qu'à partir du mois d'avril prochain seules 24.100 personnes, sélectionnées selon le mode du premier arrivé premier servi, seront autorisées à entrer dans le pays pour le reste de l'année 2011. Actuellement, les immigrés obtiennent leur visa de résidence grâce à un système de points, accumulés selon leurs compétences. Selon Gerwyn Davies, l'auteur du rapport, le système actuel fonctionne bien et la nouvelle mesure pourrait « décapiter » la reprise nationale en « coupant l'approvisionnement en main-d'oeuvre et en entravant la croissance des entreprises, ce qui serait destructeur au regard des espoirs du gouvernement de réduire le chômage en s'appuyant uniquement sur la croissance des emplois du secteur privé ». Cette mesure avait déjà été largement critiquée par les responsables économiques indiens lors de la visite du Premier ministre britannique dans leur pays le mois dernier. Elle affectera en effet principalement les travailleurs venus d'Inde, du Pakistan et du Bangladesh puisque les travailleurs de l'Union européenne ne peuvent être interdits d'entrer en Grande-Bretagne. Tristan de Bourbon, à Londres
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