Grâce à l'assainissement de son système financier et de l'amélioration de la gestion de ses entreprises dans le sillage de la crise asiatique de 1997, la Corée du sud aura franchi sans dommage la crise de 2008. Au premier semestre 2010, la croissance s'affiche à 7,2 % par rapport à la même période de 2009. Le taux de chômage se limite à 4 %.Cette bonne santé est fondée sur l'implication gouvernementale et le dynamisme des « chaebols », ces grands conglomérats familiaux. À lui seul, Samsung pèse près de 20 % du PIB. « Le succès coréen s'explique par un pragmatisme économique, par une main d'oeuvre très éduquée et travailleuse, ainsi que par une volonté collective, presque obsessionnelle, de développer le pays », explique Philippe Li, président de la chambre de commerce française en Corée. Les « chaebols » réalisent d'importants investissements et sont tournés essentiellement vers l'exportation d'une large gamme de produits, des automobiles aux bateaux en passant par les produits électroniques. Mais le pays a bénéficié aussi de la montée en puissance de la Chine. Malgré la proximité géographique, les relations économiques entre les deux pays ont été quasi inexistantes jusqu'à 1992, en raison de leur affrontement lors de la Guerre de Corée.délocalisationDans les années 1990, la riche Corée du Sud, perdant son avantage comparatif en terme de coût de main d'oeuvre, délocalise massivement en Chine. « Les Coréens ont été très vifs, et ont vite compris l'intérêt de partir y faire des affaires », souligne Philippe Li. La Chine devient alors le premier partenaire commercial de la Corée du Sud, et le premier destinataire de ses investissements. Aujourd'hui, les échanges commerciaux de la Corée avec la Chine sont plus importants que ceux avec le Japon et les États-Unis réunis. Une prochaine étape devrait être franchie en 2011 avec la négociation d'un accord de libre-échange. Frédéric Ojardias, à Séoul

latribune.fr

24 Août 2010, 23:24

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