Le bloc-notes de Stéphane Soumier

STRONG>? ATTENTION, FRAGILEL'impression d'une machine qui repart. Cette salve trimestrielle de résultats d'entreprises a quelque chose d'enthousiasmant. Et pourtant, quand on regarde les montagnes de cash accumulées par les entreprises, on prend peur à l'idée que le chiffre puisse se retrouver lancé dans le débat public. Les entreprises mondialisées sont à nouveau solides. Mais chut !... il n'est pas du tout sûr que le pays soit prêt à l'entendre.? SAUVEZ LA REINELa phrase était sortie spontanément de sa bouche : « La France est un paradis fiscal pour la recherche, vous savez, c'est un rêve de travailler dans ces conditions en ce moment. » C'était l'enthousiasme du patron d'une boîte assez incroyable d'ailleurs, Orolia, ils font, entre autres, des horloges atomiques. Ils ont le contrôle du temps parfait. Ils sont trois dans le monde à partager ce privilège. La source du temps quelque part entre l'Essonne et la Bretagne, leurs labos de recherche. Périodiquement, sous le contrôle des astronomes du monde entier, ils nous rajoutent une seconde, par-ci, par-là. Même la Terre a du mal à tenir ses objectifs et ne tourne pas exactement en vingt-quatre heures. Derrière, on file vers l'ultra-haute technologie du positionnement géographique... pourquoi je vous raconte ça ? Parce que cet enthousiasme reste bel et bien menacé par le rabot budgétaire. Le coup est déjà passé tout près du crédit d'impôt recherche, le gouvernement a finalement réussi à en préserver l'essentiel, mais derrière, en ce moment, tout y passe : le dispositif permettant de déduire une partie de l'ISF en l'investissant dans une PME en croissance, le statut de jeune entreprise innovante, sur lequel on veut gratter quelques dizaines de millions d'euros, et même, dernière menace en date : les FCPI (fonds communs de placement pour l'innovation). Sur ce point, c'est Bercy qui veut en limiter la portée. Au nom de quoi ? Au nom des « dérives ». Mais c'est à hurler, bon Dieu !!! La seule dérive dont devraient s'occuper nos députés, c'est bien celle de la dépense publique, non ? Il est quand même vertigineux, ce paradoxe de la discussion budgétaire : nous n'avons parlé que des recettes, jamais de dépenses. Et les députés lancent des anathèmes : « Pas de sanctuaire. » Tenez, laissez-moi vous en décrire un, de sanctuaire. Laissez-moi vous raconter l'histoire de Kevin. Quand il a débarqué un matin dans les studios de BFM avec un tee-shirt aux armes d'un groupe de rock et des cheveux en pétard, on a failli le foutre dehors. Il avait juste envie de lancer une boîte. Chez lui, en Normandie. Une idée géniale. S'occuper du nettoyage des flottes de voitures des entreprises. Il avait besoin de quelques milliers d'euros pour démarrer, c'est l'ISF qui les lui a donnés. Elle est lancée, sa boîte. Qui sait où serait parti Kevin, sans ça ? Pour le crédit d'impôt recherche, on nous assène que « les grands groupes » en profitent. Et alors ? Au nom de quoi les emplois créés par Pfizer seraient-ils moins nobles que ceux d'une biotech du plateau de Saclay ? Soyez magnanimes ! Même l'impitoyable Cameron a épargné la Reine (elle pourra dignement fêter l'anniversaire du règne). MM. les députés, ce paradis fiscal pour la recherche, ce sont les joyaux de notre couronne.? AU FAITEst-ce que je peux me permettre un doute sur les tablettes ? Est-ce que je peux suggérer que je ne vois pas forcément ce que je ferai d'un nouvel écran quelque part entre la porte du four et le placard à balais ? Il paraît que c'est le cadeau indispensable pour Noël, mais indispensable pour quoi ? Indispensable à qui ?
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