Le Rafale ne viendra pas au secours du budget de la Défense

Pour ceux qui pensaient qu\'un contrat export du Rafale pouvait desserrer à court terme la contrainte budgétaire pour le ministère de la Défense, c\'est raté. Pas avant 2017. \"Si elle se produit, l\'exportation du Rafale permettra d\'alléger la charge à partir de 2017\", a récemment expliqué le délégué général pour l\'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, à la commission de la défense de l\'Assemblée nationale. Il faut en moyenne trois ans pour fabriquer un Rafale. Le ministère peut-il réduire le nombre de livraisons de l\'avion de combat de Dassault Aviation fixé à 11 appareils en 2013, dont 9 pour l\'armée de l\'air ? A priori, non sauf à s\'exposer à des pénalités très lourdes. \"Le contrat stipule la livraison annuelle de onze Rafale, rappelle Laurent Collet-Billon. C\'est la cadence minimale fixée au regard de la continuité industrielle et de la capacité des fournisseurs de Dassault à produire les équipements nécessaires\". Pour autant, les cadences de l\'avion de combat tricolore ont été beaucoup ralenties. Ainsi, le 137e Rafale devait être livré fin 2000 à cadence initiale, il ne le sera in fine que fin 2014.Une contrainte déjà supportée en 2011 Le problème n\'est pas nouveau. En 2010, le ministre de la Défense d\'alors, Hervé Morin, s\'en inquiétait déjà. \"Le risque principal concerne l\'absence de vente de Rafale à l\'étranger. Si nous devons commander onze Rafale pendant les deux années qui devaient être couvertes par l\'export (2011 et 2012, ndlr), il faudra trouver 1 milliard d\'euros de plus\", avait-il assuré devant la commission de la défense de l\'Assemblée nationale. Au final, la note avait été moins salée mais tout de même : 800 millions d\'euros pour faire tourner la chaîne d\'assemblage du Rafale fabriqué par Dassault Aviation, qui lui-même fait vivre 500 fournisseurs dont Thales et Safran, ses principaux partenaires. Cette chaîne d\'avions de combat a besoin d\'une cadence minimale de onze Rafale par an. Du coup, le budget avait dû supporter cette cadence alors qu\'une partie devait alimenter des commandes obtenues à l\'exportation. Sur onze appareils fabriqués, cinq à six devaient être destinés à l\'export. C\'est là l\'une des difficultés actuelles du budget de la défense.
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