L'accord Sarkozy-Merkel suscite une crise au sein de la coalition allemande

L'accord franco-allemand sur la réforme du pacte de stabilité ravive les querelles au sein de la coalition au pouvoir à Berlin. L'abandon par la chancelière Angela Merkel de l'idée de sanctions automatiques à l'encontre des pays qui ne respecteraient pas les critères de déficits publics fixés par le traité de Maastricht a provoqué l'ire de ses partenaires libéraux du FDP. Au point que Guido Westerwelle, le chef de ce parti, par ailleurs vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, a clairement critiqué le compromis franco-allemand en défendant à nouveau l'idée d'une décision indépendante des politiques concernant les sanctions, qui était voici encore une semaine la position officielle de l'Allemagne. Une telle critique, même voilée, est assez rare : Guido Westerwelle ne se l'était pas permise jusqu'ici sur les sujets brûlants qui divisent ou ont divisé libéraux et conservateurs. Derrière ce coup de sang, soutenu par les parlementaires FDP au Bundestag, se dissimule la lutte des Libéraux pour leur influence au sein de la coalition et de la vie politique allemande. Après avoir joué les boutefeux dans la coalition, notamment sur les questions fiscales et sociales, les Libéraux étaient, depuis le mois de juin, rentrés dans le rang, obéissant ainsi à la volonté de la chancelière de mettre fin aux conflits internes. Mais cette attitude réservée ne leur a guère réussi. Dans les sondages, ils demeurent au plus bas, tout proches de la limite de 5 % des suffrages nécessaires pour entrer au Bundestag. Calmer les critiquesAngela Merkel s'est par ailleurs montré plus soucieuse de calmer les critiques du camp conservateur et de donner des gages aux Libéraux. Aussi n'ont-ils pas apprécié le fait accompli du compromis franco-allemand négocié sans leur accord. Pour Guido Westerwelle, pourtant, l'occasion est plutôt bonne de montrer sa différence et son attachement à la stabilité budgétaire en Europe, qui est un thème cher à la population allemande. Angela Merkel a tenté vendredi de calmer le jeu en expliquant que son vice-chancelier partage les mêmes objectifs qu'elle. Mais à l'approche de plusieurs élections régionales cruciales en mars 2011, elle devra désormais prendre garde de ne pas irriter ses bouillants alliés désireux désormais d'exister.
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