Les embauches de cadres chutent en Europe

Rien ne va plus sur le front du marché de l'emploi cadre. Dans l'édition 2010 de son enquête sur « les cadres en Europe »*, l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) indique que le nombre de recrutements que réaliseront les entreprises européennes entre juillet 2009 et juin 2010 devrait accuser une chute comprise entre 9 % et 22 % par rapport à la même période de l'an dernier. Ce qui se traduirait par une fourchette des embauches de cadres européens oscillant entre 360.000 et 420.000. Ces niveaux, historiquement bas, sont proches de ceux observés sur la période 1993-1996, pendant laquelle le marché de l'emploi cadre en Europe subissait les répercussions de la crise de 1993.Si la crise frappe tous les pays européens, deux d'entre eux, la France et l'Allemagne, s'en sortent légèrement mieux et devraient afficher des baisses de recrutements plus modérées que leurs voisins. Ce scénario est identique à celui observé l'an dernier, où là déjà, le couple franco-allemand tirait son épingle du jeu grâce notamment à leur secteur industriel encore porteur.En France, entre juillet 2009 et juin 2010, ce sont ainsi quelque 80.000 à 100.000 cadres qui pourraient être embauchés, soit une baisse comprise entre 5 % et 23 % par rapport à la même période de l'an dernier. Là encore, on se rapproche des points bas observés après 1993. Dans le panel européen, la Belgique est le pays le plus pessimiste, avec un recul des embauches qui pourrait avoisiner 36 % (entre 9.000 et 12.000). Quant au Royaume-Uni, qui caracole en tête des pays recruteurs de cadres, il pourrait enregistrer une baisse de 28 %, même si les prévisions de recrutements restent encore supérieures à 100.000. En Espagne, le volume de recrutements prévu pourrait être le plus faible jamais enregistré (entre 22.000 et 28.000).Difficile en revanche de faire un lien direct entre le fait pour les entreprises de ressentir les effets de la crise économique et son impact sur l'emploi. L'étude montre ainsi que 74 % des entreprises européennes déclarent être affectées par la crise, un chiffre proche de celui récolté auprès des entreprises françaises (73 %) qui se sentent moins touchées par la crise que les homologues italiennes (86 %), luxembourgeoises (84 %) ou espagnoles (83 %), mais plus frappées que les allemandes (37 %). n* Enquête réalisée par téléphone en juin 2009 auprès d'entreprises de dix salariés et plus du secteur privé marchand dans 9 pays d'Europe : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse.
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