Enseignants  : débuts de discussions tendues sur les salaires

enseignementLuc Chatel a été confronté hier à sa première journée de grève des enseignants. Si ces derniers ne se sont pas très massivement mobilisés (13 % en moyenne selon le ministère de l'Éducation nationale, entre 20 % et 40 % selon les syndicats) malgré un large éventail de revendications (réformes du lycée et de la formation, budget 2010, suppressions de postes, revalorisation), c'est avant tout en raison d'une démotivation générale, de l'avis général des syndicats. Et dans un contexte historique de faible rémunération, ils sont de moins en moins nombreux à vouloir perdre un jour de salaire pour des résultats limités.Promise dans le cadre de la réforme de la formation (recrutement à bac + 5), la revalorisation de carrière est attendue de longue date par les enseignants qui ne se satisfont pas des mesures ponctuelles distillées depuis 2007 (primes d'installation ou certains services supplémentaires, heures supplémentaires défiscalisées?) bien qu'elles aient coûté quelque 500 millions d'euros selon le ministère.Luc Chatel l'a d'ailleurs reconnu le 1er octobre, en lançant son « pacte de carrière », « les enseignants ne sont pas suffisamment payés en début et en milieu de carrière ». Et de rappeler que « les chiffres de l'OCDE sont sans appel ». De fait, comme le soulignait en 2008 le rapport Pochard, en France, les salaires statutaires annuels sont, en début de carrière, inférieurs de 15 % à 20 % à la moyenne des pays de l'OCDE. À titre d'exemple, avec seulement 1,3 Smic net mensuel en début de carrière (voir graphique), un enseignant français de primaire se retrouve en 22e position parmi ses collègues de l'OCDE !PerformancePour autant, le scénario proposé la semaine dernière par le ministère ne satisfait aucun syndicat. « Le ministère gère une promesse faite sans en avoir les moyens », constate Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT. Lors de la discussion du budget à l'Assemblée, Luc Chatel a indiqué que 198 millions d'euros seraient consacrés en 2010 à cette revalorisation. Mais selon les syndicats, celle-ci se traduirait seulement par la création de nouvelles indemnités de mission (tutorat?), des débuts de carrière à des indices plus élevés et un gain mensuel moyen de 135 euros net? sans vraie revalorisation indiciaire et sans mesures pour les milieux de carrière, donc (c'est ce que préconisait d'ailleurs le rapport Pochard). Dans l'entourage de Luc Chatel, on rappelle que les négociations, qui ne doivent aboutir que fin janvier 2010, ne font que débuter. Par ailleurs, le ministre pourrait aussi prendre en compte les préconisations du rapport du député UMP Dominique Le Méner remis fin octobre, qui propose notamment de mieux prendre en compte « la performance de l'enseignant devant les élèves ».
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