Un tournant politique pour David Cameron

Politiquement, la rechute de l'économie britan- nique pourrait être un tournant. Cela fait déjà quelques mois que les tensions sociales montent (voir l'enquête page 28). Les étudiants, qui manifestent ce mercredi, ont jusqu'à présent cristallisé la contestation. Les sondages montraient en effet que le grand public restait convaincu que les coupes budgé- taires étaient « inévitables » et que la faute en incombait au précédent gouvernement travailliste. David Cameron était d'autant plus persuasif lors de l'annonce de ses mesures d'austérité que la réalité économique semblait lui donner raison. La croissance avait fortement rebondi aux deuxième et troisième trimestres (+ 1,1 % et + 0,7 %), et le pays avait évité la crise de la dette souveraine des pays de la zone euro. Dans ces circonstances, Ed Miliband, le nouveau leader travailliste, pouvait toujours avertir des dangers de l'austérité, personne n'y prêtait vraiment attention. « plan B »Le nouveau chiffre du PIB pourrait changer la donne. « L'inflation augmente, le chômage progresse, l'économie ne croît pas, attaque Ed Balls, porte-parole des travaillistes. George Osborne le chancelier de l'Echiquier et David Cameron se vantaient d'avoir assuré la reprise : il semblerait que c'est le contraire qui s'est passé. » George Osborne réplique qu'il ne va pas changer de direction à cause du mauvais temps : « Ce sont des chiffres décevants, mais le bureau des statistiques indique clairement que la chute du PIB venait du mauvais temps de décembre. Il n'est pas question de changer notre plan budgétaire, qui nous a apporté une vraie crédibilité internationale. »Certains économistes plaident cependant pour un « plan B », moins austère. D'autant que la Grande-Bretagne peut se le permettre, à la marge. « Le gouvernement a une certaine flexibilité pour réduire les coupes budgétaires : les prévisions actuelles montrent qu'il pourrait atteindre son objectif budgétaire (suppression du déficit structurel en quatre ans) avec un an d'avance », estime Jonathan Loynes, économiste à Capital Economics. E.A., à Londre
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