Sergio Marchionne l'avait promis. Fiat a réussi l'an dernier à afficher plus d'un milliard d'euros de bénéfice d'exploitation. Soit plus que ce qu'escomptaient les analystes. C'est bien, compte tenu de la crise qui a frappé l'automobile mondiale. Mais l'enthousiasme du patron du groupe italien est quand même à nuancer? fortement. Car Fiat n'en a pas moins accusé une perte nette de 848 millions d'euros, très supérieure aux prévisions, pour un chiffre d'affaires en baisse de 16 %, à 50,1 milliards. Sur le seul quatrième trimestre, le groupe a accusé une perte nette de 283 millions.Ventes stablesC'est le premier déficit annuel du groupe turinois depuis son retour aux bénéfices en 2005, sous la houlette de Sergio Marchionne. L'administrateur délégué était arrivé au pouvoir en milieu de décennie dans un contexte de crise dramatique, après quatre ans de pertes. Le déficit actuel s'explique notamment par des charges de restructuration et des charges liées à des dépréciations de certains investissements à cause du « réalignement stratégique avec l'activité de Chrysler », indique le groupe. Fiat s'est allié à l'américain en faillite en juin dernier. Il détient 20 % de son capital, avec la perspective de monter à 35 %.L'activité automobile (56 % du chiffre d'affaires global) a réussi à rester bénéficiaire de plus de 700 millions d'euros (en exploitation). Il est vrai que les ventes sont restées quasi stables en volume, à 2,15 millions d'unités en 2009. En Europe occidentale, elles sont demeurées étales, à 1,24 million, grâce aux primes à la casse et aux bonus-malus privilégiant la vente de petits véhicules d'entrée de gamme, dont le groupe est le grand spécialiste. Les ventes ont même progressé en Italie (+ 0,5 %), Grande-Bretagne (+ 5,2 %), et surtout en Allemagne (+ 46 %), où Fiat a beaucoup profité des énormes aides gouvernementales. Au Brésil, où la firme est habituellement le numéro un incontesté (avec Volkswagen), les ventes ont augmenté de 12,5 % en 2009.Pour sa part, la branche véhicules commerciaux Iveco est restée bénéficiaire, mais ses ventes ont plongé de 46 %, à 103.866 unités. Tous les secteurs d'activité du groupe restent d'ailleurs bénéficiaires, sauf les composants et les systèmes de production.DividendeSi les primes à la casse étaient maintenues sur le marché européen en 2010, le groupe estime qu'il devrait réaliser un chiffre d'affaires compris entre 52 et 53 milliards d'euros, un bénéfice courant d'environ 1,5 milliard, et un petit bénéfice net de 200 à 300 millions d'euros. Dans le cas contraire, le chiffre d'affaires serait de 50 milliards environ, le bénéfice courant de 1,1 milliard.Les objectifs sur la période 2010-2014 seront, eux, annoncés à l'occasion de la publication des résultats du premier trimestre, le 21 avril prochain. Fiat devrait aussi en dire un peu plus, à cette occasion, sur sa stratégie d'alliance avec Chrysler et sur les synergies attendues de cette union. En attendant, une bonne nouvelle tout de même pour les actionnaires du groupe : Fiat a proposé le versement d'un dividende au titre de 2009 de 237 millions d'euros, soit 0,17 euro par action.

latribune.fr

25 Jan 2010, 23:45

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