Les salariés de Majorette dans l'attente d'un repreneur

Sale temps pour les salariés de Majorette. Deux ans à peine après avoir été reprise par le fonds MI 29, la marque française de petites voitures, qui emploie 73 personnes à Dagneux (Ain), est en redressement judiciaire depuis novembre 2009. Seuls deux tiers des employés seraient repris, a-t-on appris à l'issue des auditions des deux candidats au rachat. Son ex-propriétaire, Smoby Toys, aujourd'hui détenu par l'allemand Simba, propose d'en reprendre 27. « Et notre projet porte sur 25 emplois », précise Axel Fischer, PDG de Norev. Candidat à la reprise de Majorette en 2008, ce fabricant lyonnais de voitures de collection avait été éconduit par le tribunal de Lons-le-Saunier.le favori inquièteQu'en sera-t-il au tribunal de commerce de Paris le 2 février ? Tout porte à croire que les juges choisiront de reconfier Majorette à Smoby. L'allemand propose une reprise globale, incluant trois filiales (deux marques, Solido et BAO, et une usine de 900 personnes en Thaïlande). Il aurait la faveur des salariés Majorette depuis que Smoby a offert d'abonder les mesures d'accompagnement social des 46 licenciés. « Le portefeuille penche pour Smoby. Mais le coeur flanche pour Norev », rapporte Gilles Rizzi, délégué CGT chez Smoby.Le favori inquiète, cependant. Smoby veut transférer son site de Groissiat (Ain) à Arinthod (Jura). Près de 50 de ses 435 salariés doivent déménager de 35 kilomètres. Et les élus locaux s'inquiètent de ses promesses non tenues. Fin 2008, à Moirans-en-Montagne (Jura), Smoby avait indiqué rapatrier des emplois promis à la délocalisation. À la veille de Noël 2008, Luc Chatel, alors secrétaire d'État à l'Industrie, avait salué l'initiative en allant sur place. « Mais depuis, rien ! C'est l'usine espagnole de Pico qui a été préférée », persifle un syndicaliste. De plus, des scories héritées de l'ère Breuil pollueraient encore l'activité de Majorette. Le nouveau propriétaire saura-t-il s'en débarrasser ? Pour un montant jugé surévalué, MI 29 aurait, en effet, racheté le hong-kongais BAO à Jean-Christophe Breuil, ancien PDG de Smoby mis en examen pour abus de biens sociaux. Et, toujours pour un montant jugé disproportionné ? « un million d'euros par an », selon un élu ? Majorette aurait loué jusqu'à récemment ses locaux en crédit-bail à une SCI détenue par Jean-Christophe Breuil. Des erreurs qui auraient été fatales à Majorette. Ses pertes s'élèvent à 4,3 millions d'euros pour 22,9 millions de ventes sur son exercice clos fin mars 2009. J. G.
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