Les Français vont moins recourir au crédit en 2011

Les ménages français n'ont jamais eu aussi peu l'intention de recourir au crédit depuis dix ans. Selon le dernier « Observatoire des crédits aux ménages » (enquête réalisée par la Sofres en novembre 2010), ils sont seulement 4,8 % à envisager de souscrire un crédit immobilier dans les six prochains mois (contre 5,6 % fin 2009). Pour le crédit à la consommation, cette proportion tombe à 4,1 %.Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris Ouest, explique le repli attendu de la demande de crédit immobilier par un contexte « exceptionnel ». « Une part non négligeable des ménages a réalisé son projet par anticipation, notamment les secundo accédants avant la disparition du crédit d'impôt TEPA et les investisseurs, avant la réduction des avantages associés au dispositif Scellier », constate-t-il. De plus, « les annonces sur la remontée des taux ou le niveau anormalement élevé des prix obscurcissent l'horizon des ménages », explique-t-il.Comportement chambouléEn matière de crédit à la consommation, le recul amorcé fin 2007 se poursuit. En cause : les inquiétudes des ménages sur les perspectives économiques, mais aussi un véritable changement des comportements. Le taux de détention des crédits à la consommation (30,1 %) est ainsi au plus bas depuis le début des années 2000. Un recul notamment « porté par une baisse sensible dans l'utilisation des cartes de grands magasins ou de grandes surfaces : 6,8 % des ménages en détenaient en 2010 contre 9,6 % en 2007 », constate Michel Mouillart. Désormais, les crédits à la consommation servent surtout à financer des projets d'équipement (auto, moto, travaux...). Ils sont de moins en moins utilisés pour financer des loisirs ou payer des impôts. La détention de crédits immobiliers restant stable, c'est ce recul du crédit à la consommation qui explique la baisse du taux de détention global des crédits. A 49,5 % fin 2010, il est au plus bas depuis 1995. Ce qui n'empêche pas les encours de continuer à progresser. En effet, les ménages qui souscrivent un crédit ont un niveau moyen d'encours supérieur à ceux qui en sortent. Pour Michel Mouillart, la situation serait sur le point de se retourner. Les ménages endettés ont cessé de considérer que leur situation financière se dégradait. Ils « sont plus confiants sur leur budget et pour eux, le creux de la vague est très certainement passé », estime Michel Mouillart. 52,1 % de ces ménages considèrent que le poids de leurs charges de remboursement est supportable ou très supportable, contre 48,8% en 2007. Sophie Rolland
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