Pernod Ricard : l'innovation prend le relais de la croissance externe

Une nouvelle base rectangulaire, une étiquette épurée et élégante... Il ne fallait pas plus de transformation sur la bouteille de Ricard pour que le groupe Pernod Ricard convoque le ban et l'arrière-ban des journalistes, ce mardi à l'ancienne galerie d'art parisienne, La Maison Rouge. Pensez donc, la première marque de spiritueux en France (avec 10,4 % du marché en valeur et 8,3 % en volume) change la forme de sa bouteille pour la première fois de son histoire ! Même le président du conseil d'administration et actionnaire familial, Patrick Ricard, a fait le déplacement. « Ricard devait se réinventer pour se distinguer du rayon des anisés et concurrencer d'autres spiritueux », a-t-il expliqué à « La Tribune ».Au-delà du lifting de l'icône (sans hausse de prix pour le moment), Pernod Ricard a voulu faire la démonstration de ses capacités en termes d'innovation. Quarante modèles trônaient comme des oeuvres d'art sur des piliers bleus. « Comme chez Nespresso ou Apple, nous voulons changer l'univers dans lequel le consommateur appréhende nos marques », a expliqué en substance le directeur général du groupe, Pierre Pringuet. L'entreprise, engagée depuis des années dans une politique de montée en gamme de toutes ses marques, n'a pas le choix. D'autant plus qu'elle veut désormais déloger l'américain Diageo de la première marche du podium mondial.L'acquisition en 2008 de la marque de Vodka Absolut, célèbre pour ses bouteilles en séries limitées et ses campagnes décalées, a donné un coup d'accélérateur à cette politique d'innovation, plutôt calme il y a encore cinq ans. C'est d'ailleurs sur cette marque que les projets fusent depuis quelques mois. En plus des parfums originaux (Cassis Açaï, thé sauvage...), une version luxe baptisée Elyx est en cours de test au Canada, en Grèce et au Mexique. Son nouveau jus et sa bouteille carrée au bouchon de cuivre rappelant l'alambic lui permettront de se vendre 50 % plus cher que la classique, soit plus de 30 euros. Elle séduira les Américains habitués aux vodkas hors de prix des concurrents, comme Grey Goose de Bacardi, et le public asiatique, friand d'élitisme.Toutes les autres marques sont, elles aussi, priées d'innover autour de quatre axes : produit, packaging, rituel de consommation et communication. Parmi les dernières folies, un whisky « Royal 62 guns Salut » à 2.200 euros la bouteille, une machine à givrer les verres de gin Beefeater pour créer le buzz dans les bars ou encore le concours de musique via Internet autour du whisky Ballantine's, avec lancement de disque pour le gagnant.
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