STRONG>Thierry Billot, directeur des marques de Pernod RicardPourquoi cette accélération de l'innovation ?Après des années de croissance externe, nous sommes dans un contexte de conquête de leadership, nos 95 millions de caisses vendues étant vraiment proches des 105 millions de notre premier concurrent. L'ouverture du monde digital nous oblige également à entretenir une autre relation avec le consommateur. Ce n'est plus le monologue de la publicité imposée mais un dialogue permanent, qu'il nous faut nourrir avec des histoires créatives, comme le film de Spike Lee, « I am here pour Absolut », sans pour autant s'éloigner de l'ADN de chaque marque. L'arrivée d'Absolut dans notre portefeuille en 2008 a donné un coup d'accélérateur à l'innovation pour tout le groupe.À quelle vitesse doit se faire cette innovation ?La rapidité est essentielle. C'est pourquoi nous tentons de réduire la phase d'étude des consommateurs et de créativité débridée pour nous lancer très vite sur une idée. Par exemple pour notre Absolut super premium, baptisé Elyx, nous n'avons mis que douze mois entre l'idée et la sortie des premières bouteilles. Nous effectuons du coup un test grandeur nature sur quelques marchés pour faire des ajustements éventuels avant un lancement global. Notre série limitée d'Absolut classique en bouteille cristal nous avait déjà renseignés sur l'attente d'un produit haut de gamme. Vendu 1.000 euros, elle s'échange aujourd'hui 3.500 euros sur Internet.Comme d'autres groupes de biens de consommation, puisez-vous votre inspiration dans les pays émergents ?Nous faisons très attention aux modes de consommation locale. Par exemple, en Chine, nous recommandons dans nos communications de déguster le whisky Chivas avec du thé vert froid, comme le font les Chinois. Nous nous inspirons aussi de parfums venus d'ailleurs comme pour notre Absolut Wild Tea au sureau et au thé ou bientôt notre Orient Apple au gingembre pour les États-Unis. Propos recueillis par S. L.

latribune.fr

25 Jan 2011, 23:24

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