À la veille du verdict de la Fed, Londres sème le trouble sur le marché des changes

La stupéfaction a été telle qu'elle a provoqué de saisissants allers et retours sur les parités des grandes monnaies. Attendu en hausse de 0,5 % au quatrième trimestre, après 0,7 % au troisième, le PIB de la Grande-Bretagne - premier pays à livrer la première estimation de son rythme d'activité au trimestre écoulé - le PIB d'Albion s'est en fait contracté de 0,5 %, accusant sa baisse la plus marquée depuis le deuxième trimestre 2009. Et l'office national des statistiques nous explique... qu'il a neigé, en abondance ! confiance américaineCe revirement est d'autant plus inquiétant que même si, sur un an, le PIB britannique s'affiche encore en hausse de 1,7 %, au lieu des 2,6 % prévus, le premier trimestre 2011 ne manquera pas d'être affecté par la hausse de la TVA effective depuis début janvier et les mesures drastiques de rigueur budgétaire prises par le gouvernement Cameron. En espérant qu'il ne neige plus.Rien d'étonnant que la livre sterling, qui bénéficiait d'anticipations de hausse des taux de la Banque d'Angleterre pour faire rentrer une inflation rebelle dans le rang, ait fait une brutale volte-face, retombant de plus de 1,60 dollar à 1,5750. Ce faisant, la monnaie de sa Majesté a entraîné l'euro dans son sillage, lui faisant perdre jusqu'à une figure, avant qu'il ne remonte vers 1,37 dollar. Le mouvement temporaire de retrait de la monnaie unique a été d'autant plus surprenant que le premier emprunt du fonds de soutien européen s'est déroulé dans des conditions optimales avec une demande massive (lire ci-dessus), qui aurait dû contribuer à la soutenir. Des prises de bénéfice ont néanmoins empêché le dollar de profiter ultérieurement de l'indice de confiance des consommateurs américains. Il a fait un bond inattendu en janvier, grimpant à 60,6 contre 53,3 un mois plus tôt, grâce à une montée de l'optimisme sur l'évolution de la situation de l'emploi. Cela sonne comme un encouragement à la consommation, qui contribue à 70 % du PIB de l'oncle Sam. Voila qui va donner du grain à moudre à la Réserve fédérale américaine, dont le premier des huit conseils annuels s'est ouvert mardi et dont on connaîtra le verdict ce mercredi soir. Même si aucune décision sur les taux ou le programme d'achats de titres de la dette publique n'est attendue, la Fed devrait tempérer le diagnostic plutôt pessimiste qu'elle portait jusque-là sur la situation économique des États-Unis. Isabelle Croizard
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