EDF et GDF Suez en panne d'appréciation

À première vue, l'éventuelle hausse des tarifs d'électricité évoquée par la presse ce lundi et démentie dans la foulée par EDF soulève un débat légitime sur les conséquences pour les usagers. Au-delà, cela met franchement en lumière la difficulté des deux gros énergéticiens, à savoir EDF et GDF Suez, à valoriser leur activité historique sur leur marché domestique dont les tarifs restent dépendants du bon vouloir de l'Élysée ou de Matignon. Et sur ce point, pas d'amélioration à attendre dans l'immédiat. « Alors que les stigmates de la crise sont encore là, que le pouvoir d'achat des Français a sensiblement diminué, un relèvement des tarifs énergétiques serait du plus mauvais effet pour Sarkozy, surtout avant une échéance électorale », commente un observateur.actualité agitéeEt le problème récurrent des tarifs n'est pas de nature à redorer le blason des deux groupes auprès des investisseurs. Les deux frères ennemis font, depuis longtemps maintenant, grise mine en Bourse. Si le CAC 40 a rebondi de 29?% depuis un an, EDF ne s'est apprécié que d'un peu plus de 3?% tandis GDF Suez a cédé un peu plus de 7 %. Des contre-performances à mettre sur le compte d'une année 2009 placée sous le signe des cycliques bon marché. Dans ce contexte, EDF ou GDF Suez n'ont pas pu briller en Bourse. Elles devraient néanmoins avoir l'occasion de se refaire cette année alors que les valeurs défensives sont promises à un effet rattrapage.Faute de pouvoir le faire sur le marché français, EDF et GDF Suez vont donc chercher leur relais de croissance ailleurs. Soit à l'international via des acquisitions comme celle avortée il y a une semaine entre GDF Suez et le britannique International Power. Soit de façon sectorielle comme l'a montré le projet d'Henri Proglio, qui, à peine arrivé chez EDF, entendait faire de son nouveau groupe le chef de fil du nucléaire en démantelant Areva. Dans ce contexte, il y a fort à croire que l'actualité de ces deux-là soit agitée cette année.Reste que si, côté stratégie, rien est encore fait, les deux groupes peuvent compter sur d'autres atouts en Bourse. À commencer par leur généreuse politique de rétribution aux actionnaires. Avec près de 5 milliards et 2,3 milliards d'euros, GDF Suez et EDF se sont classés l'an dernier respectivement deuxième et cinquième du classement des plus gros versements de dividendes du CAC 40. À noter enfin qu'une valeur comme GDF Suez cumule en plus la particularité d'être relativement « bon march頻. Selon les chiffres Bloomberg, le groupe ne se paie actuellement que 12 fois ses bénéfices 2009 et 13 fois ceux de 2010, là où son concurrent évolue sur des multiples respectifs de 20 et 17 fois.
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