Les groupes britanniques ont tenu leurs promesses

La Bourse de Londres compte moins de cancres. Selon le cabinet d'études Ernst & Young, le nombre de sociétés cotées outre-Manche qui n'auraient pas atteint leurs objectifs de résultats annuels a chuté de 37 % en 2009, par rapport à 2008, pour tomber à 282, son plus bas niveau depuis 2003. Un constat pour le moins surprenant, le Royaume-Uni ayant été l'un des pays les plus touchés par la récession économique. Plus curieux encore, ce sont les secteurs d'activité les plus exposés à la consommation des ménages qui ont été à la hauteur de leurs ambitions, en matière de résultats. Les groupes britanniques auraient-ils péché par excès de pessimisme lors de la communication de leurs objectifs 2009 ? Ou bien se sont-ils adaptés particulièrement vite à la crise, avec force licenciements et autres réductions de coûts ?du jamais-vuIl y a un peu de tout cela, reconnaît Ernst & Young. Mais si la plupart des firmes britanniques n'ont pas failli à leurs promesses de résultats pour 2009, c'est surtout grâce à l'argent injecté par le gouvernement pour soutenir la consommation, explique le bureau de recherche. De fait, grâce aux mesures d'incitation à l'achat de véhicules, aucun constructeur ou équipementier membre de l'indice FTSE Automobile & Parts n'a lancé d'alerte sur ses résultats en 2009, alors que le nombre de « profit warning » avait atteint le record historique de 9 l'année précédente. De la même façon, au cours du seul quatrième trimestre 2009, aucun groupe de distribution britannique n'a lancé d'avertissement sur ses résultats, du jamais-vu depuis dix ans qu'Ernst & Young réalise ce type d'enquête. Là encore, les distributeurs peuvent remercier le gouvernement britannique, qui avait décidé l'an dernier de diminuer la taxe sur la valeur ajoutée.Le hic, c'est que ces initiatives en faveur de la consommation ne sont pas appelées à durer. Ernst & Young anticipe donc une augmentation des « profit warning » en 2010. Les secteurs de l'automobile et de la distribution pourraient ainsi rejoindre ceux des services aux entreprises, des médias et de l'industrie, qui, eux, ont lancé des alertes sur résultats à haute dose en 2009, en raison de la chute de la demande des entreprises. La menace est d'autant plus forte que la bombe à retardement du chômage est loin d'avoir totalement explosé, selon Ernst & Young. Autrement dit, c'est cette année que les foyers britanniques verront leur pouvoir d'achat véritablement amputé. Ce qui n'est pas de bon augure pour la Bourse de Londres, en repli de 2,4 % depuis le début de l'année. Christine Lejoux
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