Éric Besson rallie ses pairs européens à sa politique contre les clandestins

Sous le titre « Vingt-neuf mesures pour renforcer la protection des frontières extérieures et lutter contre l'immigration clandestine », les ministres des Vingt-Sept réunis hier à Bruxelles ont sans surprise adopté le programme de travail que leur proposait leur homologue français, Éric Besson. « L'agence européenne Frontex pourra désormais acquérir ou louer des avions pour organiser des vols retour collectifs », a commenté jeudi Éric Besson à la sortie du Conseil justice et affaires intérieures. Ces vols sont une des mesures proposées en vue de l'« endiguement des flux d'immigration clandestine ». Le document promeut également une aide plus forte et des accords de retour avec les pays tiers par lesquels transite les clandestins en Méditerranée : Turquie, Libye. Il plaide pour la création d'« un réseau de centres nationaux de coordination disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 en temps réel dès 2011 ».reprendre la main« C'est du Besson dans le texte. Il tente de reprendre la main de façon virile sur ces questions », après l'affaire des clandestins kurdes en Turquie et la polémique liée au débat sur l'identité nationale, a commenté à « La Tribune » l'eurodéputée socialiste Sylvie Guillaume. « On a l'impression que des hordes de clandestins s'apprêtent à débarquer. L'Union européenne se conçoit en situation obsidionale... Seuls 13 % des personnes en situation irrégulière arrivent par la mer. La majorité d'entre elles est arrivée légalement avec un visa et est restée après son expiration. »Le ministre français se défend de promouvoir une approche uniquement sécuritaire. « Le plus important, c'est que l'UE se dote des outils nécessaires pour rester une terre d'accueil, pour une immigration légale. Elle veut rester une terre d'asile mais elle veut aussi lutter avec une grande force contre les filières mafieuses de l'immigration clandestine », a-t-il déclaré. Mais les Européens peinent à s'entendre sur l'harmonisation du droit d'asile, laissant les pays les plus exposés aux migrations illégales, notamment la Grèce, l'Italie et l'Espagne, faire face seuls à leurs difficultés.Florence Autret, à Bruxelle
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