le camping, laboratoire du socialisme

Dans son dernier exercice de « marxisme analytique », Gerald Allan Cohen, décédé en août 2009, part d'une situation concrète assez simple, les vacances au camping, pour s'interroger sur l'égalitarisme spontané qui s'y manifeste et sur les raisons pour lesquelles ce comportement communautaire ne réussit pas à s'exporter dans la société tout entière. « Campeurs de tous les pays, unissez-vous », pourrait être le manifeste de ce nouveau socialisme, relève François Hollande dans sa préface. Gerald Allan Cohen avoue ne pas avoir trouvé la solution à l'égoïsme et à la logique de marché, mais il appelle toutefois à réfléchir à d'autres mondes possibles. Hélène Fontanaud« Pourquoi pas le socialisme ? », de Gerald Allan Cohen. L'Herne (58 pages, 12 euros).Des quatre cents tonnes de mercure déversées dans la mer du Japon par la société Chisso dans les années 1960 au scandale du lait en poudre Nestlé vendu à des populations n'ayant pas accès à de l'eau potable, en passant par le scandale de Bhopal en Inde... La quête du profit conduit parfois les multinationales à prendre des risques mortels avec des populations démunies de moyens légaux pour faire valoir leurs droits. William Bourdon, avocat pénaliste parisien et président de l'association Sherpa, ne se trompe pas de combat. « Face aux crimes du march頻 n'est pas un livre contre les multinationales, mais une contribution sur les moyens juridiques de lutter contre les libertés que peuvent prendre certaines grandes entreprises avec les droits humains. L'avocat pénaliste y raconte son combat contre Total pour que la compagnie pétrolière indemnise des travailleurs forcés en Birmanie. Avec pour souci non pas de faire condamner Total, mais d'obtenir que les victimes soient indemnisées. En juriste, William Bourdon avance 39 propositions pour mieux encadrer les pratiques des entreprises transnationales. Xavier Harel« Face aux crimes du marché. Quelles armes juridiques pour les citoyens ? », de William Bourdon. La Découverte (332 pages, 23 euros).Avec « le Mystère de l'ordre alphabétique », l'auteur et dessinateur Patrice Serres nous plonge dans les origines des alphabets. Sinologue distingué, il nous transporte cette fois au Moyen-Orient à la fin du néolithique. Les terriens se sédentarisent, pêchent et cultivent la terre, au rythme des cycles lunaires. Au fil du temps, les Égyptiens recensent douze lunaisons par an. La première est propice à la pêche, la deuxième aux sacrifices des animaux, la troisième aux labours, etc. Chacune trouve son symbole : poisson, bélier, taureau, grain d'orge, etc. Ces signes se popularisent. À Serabit el-Khadim, près du temple égyptien de la déesse Hathor, des hommes d'origine sémitique, des quasi-esclaves venus creuser des galeries de turquoise, intègrent ces signes à leur langue. « Pour mieux imiter les inflexions de leur vocabulaire, ils scindent le nom de chacun des signes, doublant leurs possibilités phonétiques et obtiennent 24 lettres », affirme Patrice Serres. Selon cette thèse, c'est ainsi qu'est né l'alphabet protosinaïtique, d'où proviennent les alphabets que nous connaissons. Laurent Chemineau« Le Mystère de l'ordre alphabétique. De la mesure du temps à l'écriture », de Patrice Serres. Presses du Châtelet (304 pages, 22 euros).
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