Seules 7 % des PME pourraient devenir un jour des ETI

Qui a raison ? Alors que l'Insee a publié vendredi (lire ci-dessous) des enquêtes laissant penser que le moral des chefs d'entreprises ne fléchit pas, la dernière édition du baromètre « La Tribune »-LCL réalisée par Ipsos montre que l'indice de l'état de santé des PME cède encore du terrain (- 2 points), poursuivant une chute entamée en décembre. À 98 points, il se situe désormais sous sa moyenne de longue période (100). Cette perte de confiance, qui se traduit par des perspectives d'embauches peu réjouissantes, contraste donc avec la nouvelle remontée du climat des affaires constatée ce vendredi par l'Insee. « Reposant sur un échantillon de 4.000 entreprises de tous les secteurs dont la taille varie de 10 à plus de 5.000 salariés, le climat des affaires est une moyenne. Il lisse donc les particularismes », explique l'Insee, qui travaille actuellement à la mise au point d'un indicateur de conjoncture spécialement dédié aux PME.Pourtant, le niveau de la demande est stable, qu'elle provienne de la grande consommation, des PME ou encore de l'international. « Le schéma évolue peu au fil des derniers mois. On constate des petites hausses ou baisses, venant d'un canal ou d'un autre. Aucune catastrophe en vue, aucun signe d'espoir non plus », indique Yves Fradier chez Ipsos. Pourtant, en repli ces derniers mois, l'opinion des chefs d'entreprise sur l'environnement économique se stabilise, tant sur l'environnement économique français qu'à l'international. « On peut noter que dans les freins au développement, l'opinion sur le facteur coûts des matières premières reste stable », observe Olivier Eluère, économiste chez LCL. Les efforts du gouvernement en faveur des PME, notamment pour les aider à grandir, sont-ils bien perçus ? Pas vraiment. L'opinion des dirigeants sur ce point ne cesse de se dégrader. Par exemple, pour 80 % d'entre eux, la médiation de la sous-traitance est sans effet sur les relations entre leurs entreprises et les grands groupes. Un résultat qui tombe malDans ce contexte, les perspectives de développement des entreprises sont faibles. Seules 7 % des entrepreneurs estiment que leur PME deviendra un jour une entreprise de taille intermédiaire de plus de 250 salariés. Ils sont 92 % à exclure cette possibilité. Pour le gouvernement, qui espère créer 2.000 entreprises de plus de 500 salariés d'ici l'année prochaine, ce résultat tombe mal. Selon la Banque de France, le nombre d'ETI serait passé de 4.507 à 4.195 entre 2008 et fin 2009. Une quarantaine d'entre elles auraient disparu en 2010 selon Altares. Au regard de ces résultats, après une croissance du PIB a priori assez soutenue au premier trimestre, on attend des progressions de l'activité comprise entre 0,3 et 0,4 % au cours des prochains trimestres », avance Olivier Eluère.
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