Dette et chômage, les défis à relever pour le G20

Athènes pouvait difficilement trouver meilleur moment pour lancer son SOS, vendredi. Les principaux ministres de l'Économie et banquiers centraux de la planète étaient réunis à Washington à l'occasion du G20 « finance », puis des « réunions de printemps » du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Ce rendez-vous rituel aurait dû en principe être placé sous le signe de l'optimisme. « La reprise mondiale a progressé mieux que ce qui était anticipé auparavant, en grande partie grâce à l'effort concerté et sans précédant du G20 », souligne le communiqué final des vingt plus grands pays du Nord et du Sud.Mais le soulagement a été bref. L'appel d'Athènes a jeté une lumière crue sur la question de l'endettement de nombre de pays et du risque de propagation de la crise grecque aux nations qui ont engagé des milliards de dollars pour panser les plaies de la crise des subprimes. Selon les calculs du FMI, le ratio d'endettement des pays avancés pourrait bondir de 80 % du PIB avant la crise, à environ 115 % d'ici à 2014. « La reprise est là, mais deux problèmes subsistent, le chômage et le lourd fardeau de la dette », a martelé Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI.Interrogé à propos de l'Espagne, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, s'est montré ambigu : tous les pays européens ont « beaucoup de travail à faire » en matière d'endettement, a-t-il tempêté, concédant cependant que la situation grecque était différente de celle de l'Espagne. Dans son communiqué final, le G20 a prêché la prudence : « Nous devons tous élaborer des stratégies crédibles de sortie des mesures de soutien macroéconomiques et financières. » Mais il a aussi recommandé aux pays dont la croissance continue de dépendre des soutiens budgétaires de les maintenir momentanément.Pour dépasser ce paradoxe, les ministres ont appelé à l'aide. « Nous avons fourni des orientations au FMI et aux autres organisations internationales pour qu'ils nous aident à évaluer les conséquences collectives des politiques économiques nationales qui amélioreraient les perspectives économiques mondiales », indique leur communiqué. En clair, il est urgent que des pays comme les États-Unis changent de train de vie et qu'au contraire, d'autres, comme la Chine, musclent leur consommation intérieure et cessent de privilégier les excédents commerciaux. Moins consensuelle, la question des racines de la crise des subprimes et des moyens de réduire les prises de risques excessifs des banquiers a été renvoyée à juin, lorsque se tiendra le sommet du G20 à Toronto. Les propositions du FMI de créer deux taxes bancaires, l'une assise sur le passif hors dépôts et l'autre sur les profits et les rémunérations, sont accueillies avec intérêt par les pays qui ont dû secourir leur système bancaire (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France, etc.), mais sans enthousiasme par les autres, Canada et émergents. Quant aux banquiers centraux, ils considèrent que « ni les surcharges ni les taxes ne peuvent se substituer [...] aux exigences de capital et de liquidités de l'ensemble du système bancaire via l'application des propositions de Bâle ». L. C., à Washingto
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