« Le FMI sauvera Athènes avec les leçons de l'échec du plan pour l'Argentine en tête »

Comment expliquez-vous que les opérateurs n'aient pas été soulagés après l'annonce de la demande d'activation du plan d'aide à la Grèce ?Si les taux d'intérêt, sur les obligations à long terme, ont eu du mal à se détendre, c'est que le constat, pour l'instant, est clair : l'argent n'est pas là. Athènes a même peut-être fait sa demande trop tôt, l'Union européenne n'étant pas encore prête financièrement. Cela dit, il n'y a, théoriquement, pas de problème majeur avant le 19 mai, date de l'échéance d'un montant de 8,1 milliards d'euros de dette grecque.Mais quels seraient les scénarios les plus extrêmes ?Les opérateurs sur les marchés ont en effet tendance à se concentrer sur les scénarios les plus négatifs. Ainsi, ils se demandent si les montants qui pourraient être déboursés d'ici la fin de l'année seront suffisants. Une première tranche d'aide devrait s'élever à 20 milliards ou 25 milliards d'euros. Au-delà des 8,1 milliards d'euros arrivant à échéance le 19 mai, la Grèce aura besoin, selon les indications données fin mars par son agence de la dette, de 32 milliards. Nous tablons en fait sur un chiffre plus faible, de l'ordre de 22 milliards d'euros, compte tenu de l'évolution du déficit depuis le début de cette année, meilleure que l'an dernier, et des montants levés par la Grèce depuis fin mars. Mais les incertitudes restent grandes sur l'économie elle-même. Dans ces conditions, il est normal que les marchés soient inquiets.Pensez-vous qu'une restructuration de la dette grecque voire un défaut soient possibles ?Il est clair que le Fonds monétaire international (FMI) sauvera Athènes avec les leçons de l'Argentine en tête. C'est l'échec du plan du FMI en Argentine qui a entraîné le défaut, en 2002. Et c'est d'ailleurs uniquement en cas d'échec du plan de sauvetage actuel que je peux envisager un scénario de restructuration de la dette grecque. Reste que le débat existe sur les marchés. Et l'écart de rendements entre la dette grecque et celle de référence, de même que l'évolution du niveau des Credit Default Swaps reflètent cette interrogation. D'ailleurs, certains anticipent une annonce de restructuration - sur le mode d'un échange volontaire - à l'occasion du premier versement de l'aide internationale.Propos recueillis par Lysiane J. Baudujacques cailloux, chef économiste sur l'europe à la Royal bank of scotland
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.