Le repli de l'euro soutient le commerce extérieur

L'effet euro commence-t-il à se faire sentir ? L'industrie française, qui bénéficie de la dépréciation d'environ 15 % du taux de change euro-dollar depuis l'automne, semble actuellement mieux armée pour affronter la concurrence étrangère. La compétitivité des entreprises exportatrices sur les marchés extérieurs situés hors de l'Union européenne s'est nettement améliorée, constate en effet l'enquête trimestrielle de conjoncture dans l'industrie, dévoilée lundi par l'Insee.Cette restauration de la compétitivité des entreprises hexagonales tombe à pic alors que le commerce mondial redémarre. Après une année 2009 très délicate, au cours de laquelle les échanges internationaux ont lourdement chuté de 12 %, le volume des transactions à travers le globe augmenterait de 9,5 % cette année, selon les dernières estimations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce réchauffement du climat des affaires a bien été perçu par les chefs d'entreprise, comme en témoigne, toujours selon l'enquête de l'Insee, la très nette amélioration des perspectives générales d'exportation depuis juillet.solde négatifCes bonnes nouvelles risquent néanmoins d'être insuffisantes pour réduire significativement le solde de la balance commercial, négatif depuis 2004. Pour deux raisons. D'une part, près des deux tiers des exportations tricolores sont achetées par nos voisins de la zone euro. La dépréciation du dollar n'a donc aucun effet sur elles. D'autre part, la remontée du dollar augmente mécaniquement la facture énergétique libellée en billets verts. Le réveil des exportations devrait aussi être insuffisant pour stimuler l'activité économique globale, compte tenu de la part assez faible du commerce extérieur dans l'économie française. Celui-ci ne représente que 30 % du PIB hexagonal contre 51 % pour l'Allemagne. Pour mémoire, perte de compétitivité de ses entreprises oblige, la France a perdu en moyenne 0,6 % de croissance par an du fait de son déficit commercial extérieur depuis 2001, la progression de ses exportations étant systématiquement inférieure à celle du commerce mondial. A titre de comparaison, l'export a apporté chaque année 0,5 point de PIB à la croissance outre-Rhin. F. Pi.
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