Berlin s'interroge sur le Tigre

La rumeur courait depuis quelques semaines chez EADS. Le ministère allemand de la Défense a fini par suspendre son projet d'achat d'hélicoptères de combat Tigre fabriqués par Eurocopter à cause de problèmes techniques, selon un rapport interne du ministère obtenu par Reuters. Un problème de plus pour EADS en Allemagne, qui est en train de détricoter l'accord sur l'A400M. Selon l'agence, ce rapport mentionne des problèmes graves avec l'installation électrique de l'appareil. La filiale hélicoptériste d'EADS, qui ne dément pas certains problèmes de qualité sur le système de câblage, assure qu'ils sont en voie de résolution. L'Occar, l'organisme conjoint de coopération en matière d'armement qui gère le Tigre pour le compte des États clients, ainsi que l'armée allemande auraient accepté les solutions proposées par Eurocopter, précise-t-on chez le constructeur, qui devrait livrer les premiers appareils au quatrième trimestre 2010. « Des mesures correctives sont mises en oeuvre. Les deux premiers appareils seront remis aux Allemands en juin et juillet pour des tests intensifs. »Le groupe regrette l'impact de cette décision sur le programme tout en rappelant que cet hélicoptère, en service opérationnel dans une version différente au sein de l'armée française en Afghanistan, satisfait pleinement les militaires. Mais Eurocopter peine, semble-t-il, à analyser ce qui se passe outre-Rhin. « Le Tigre a toujours eu une histoire compliquée en Allemagne. Nous avons aujourd'hui des difficultés à décrypter la situation allemande. Est-ce de la gesticulation politique liée à des contraintes budgétaires ou une réticence à déployer le Tigre dans sa version anti-char sur de tels théâtres ? » Car l'Allemagne, qui vient de déplorer ses premiers morts en Afghanistan, s'interroge depuis longtemps sur les modalités de son déploiement. Mais les Allemands ne veulent pas prendre l'actuelle version française HAP doté d'un missile air-sol et d'un moteur plus puissant. Michel Cabirol
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