Rafale : pourquoi Dassault et la France restent optimistes sur la signature d'un contrat en Inde

Le gouvernement et Dassault Aviation se sont montrés particulièrement enthousiastes ces derniers jours sur la concrétisation avant la fin de l\'année d\'un contrat portant sur la vente de 126 Rafale en Inde. Pourquoi un tel optimisme ? Selon des sources concordantes, les négociations, après avoir été très ralenties pendant plusieurs mois sur la question du partage des responsabilités, ont repris depuis quelques semaines tous azimuts. \"Très souvent quand les négociations coincent sur un point, une fois l\'obstacle franchi, elles repartent à plein régime\", explique un proche du dossier. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a même vendu un petit peu la mèche en expliquant en début de semaine dernière que les négociations avaient reprise sur un bon rythme. \"Il y a eu des avancées significatives, avait-il expliqué, j\'espère qu\'elles se poursuivront et, si ce contrat est rempli, ce sera une très bonne nouvelle, pour Dassault, l\'industrie aéronautique et pour la France\".Car effectivement l\'abcès sur le partage des responsabilités entre les industriels indiens et français pour les 108 appareils devant être assemblés en Inde a été une bonne fois pour toute crevé entre Dassault Aviation et New Delhi, expliqe-t-on à La Tribune. Début avril, The Indian Express affirmait que les négociations achoppaient sur un différend lié à la responsabilité du groupe français pour les 108 appareils devant être assemblés en Inde. Mais le problème traînait déjà depuis l\'automne dernier. La presse indienne évoquait déjà à cette époque ce différend. A tel point que l\'avionneur tricolore exigeait de négocier deux contrats séparés, l\'un pour les 18 fabriqués en France, l\'autre pour les 108 assemblés en Inde. Finalement, Dassault Aviation, qui a semble-t-il obtenu des garanties, négocie actuellement un seul contrat englobant toutes les licences de transferts de technologies pour lui et l\'ensemble de ses sous-traitants.Un communiqué commun Dassault Aviation et HALDu coup, il y a une dizaine de jours, un peu avant l\'ouverture du salon aéronautique du Bourget, le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, s\'est dit convaincu de signer le contrat de vente de l\'avion de combat Rafale avec l\'Inde, les deux parties souhaitant selon lui conclure cette année. \"L\'Inde a été le premier client export de Dassault dans les années 50, elle sera sûrement aussi le premier à signer le (contrat du) Rafale\", avait-il estimé. \"On espère aller le plus vite possible. Si on écoute nos amis indiens et si on s\'écoute nous-mêmes, on aimerait bien finir en 2013, finir c\'est signer un contrat\", avait-il précisé. Refusant d\'entrer dans le détail des négociations, Eric Trappier a simplement indiqué qu\'elles se poursuivaient \"dans la très bonne humeur\", notamment sur le partage des responsabilités entre la France et l\'Inde d\'une part, et industriels français et indiens d\'autre part. \"Il n\'y a jamais eu de blocage\", avait-il précisé. Pas de blocage mais un très fort ralentissement des négociations. De son côté, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, partageait cet enthousiaste. Il estimait que les négociations pour la vente du Rafale à l\'Inde étaient \"en bonne voie\" et qu\'il n\'y avait \"pas de retard particulier\" dans le processus. En Inde, \"il y a un temps de négociation qui est un petit peu long, mais je suis, comme M. Trappier plutôt positif par rapport à l\'échéance\", avait-il encore déclaré.Et cette \"bonne humeur\" s\'est concrétisée par un communiqué commun entre Dassault Aviation et son partenaire privilégié Hindustan Aeronautics Limited (HAL). A l\'occasion du salon aéronautique du Bourget, le président de HAL Dr RK Tyagi et Eric Trappier se sont réunis \"pour passer en revue les progrès des projets en cours. Les deux présidents ont exprimé leur satisfaction sur le travail déjà réalisé par les équipes intégrées et ont renouvelé leur engagement vers la réussite de leurs différents projets\". D\'une manière générale, l\'Inde a besoin pressant sur le plan opérationnel de ces 126 appareils, notamment pour faire face à la menace du Pakistan et à celle de la Chine. L\'armée de l\'air doit notamment remplacer ses vieux MiG russes dangereux pour ses pilotes. En outre, cette acquisition majeure va permettre à New Delhi de restructurer en profondeur le tissu industriel dans le domaine de l\'aéronautique. Enfin, en cas d\'échec des négociations, New Delhi aurait perdu deux ans.Quelles dates pour les élections généralesSeul bémol, les élections générales indiennes qui risquent de ralentir à nouveau les négociations. En juillet, New Delhi devrait décider de la date des élections. Si elles sont fixées au printemps 2014, Dassault pourrait avoir une bonne chance de terminer les négociations et signer un contrat avant la fin de l\'année, comme Eric Trappier l\'espère, estiment certains observateurs. En revanche, si elles ont lieu à la fin de l\'année, l\'avionneur devrait patienter encore plusieurs mois pour parapher le contrat.
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