Le soja, "or vert" de l'Argentine

L'« or vert » pour l'Argentine, c'est d'abord le soja, qui représente 60 % de sa production annuelle de céréales et oléagineux. Cette année, la récolte devrait atteindre 55 millions de tonnes, un record, dont une part majeure sera acheminée vers la Chine et l'Europe. Troisième producteur de soja après les États-Unis et le Brésil, l'Argentine occupe le deuxième rang pour les huiles et tourteaux de soja.Grâce à une véritable révolution technologique opérée ces dernières années (OGM, semis direct...) ainsi qu'à la qualité des terres (la Pampa est une Beauce de la taille de la France), le secteur agricole argentin est devenu compétitif et rentable. Les agriculteurs, bien que le terme revête des profils différents, en tirent profit ainsi que l'État qui taxe les exportations, à hauteur de 25 % sur le blé et jusqu'à 35 % sur le soja. Ces « retencione s» (retenues) représentent 10 % des recettes fiscales du pays. Tendance à des prix durablement élevésLe monde agricole se dit d'ailleurs victime de « l'acharnement fiscal » des autorités dénonçant le caractère « confiscatoire » de ces taxes sur les exportations. En 2008, les producteurs, ont réussi à mettre en échec un projet de loi qui visait à augmenter les « retenciones » à 45 % dans le cas du soja. En réalité, compte tenu des conditions exceptionnelles d'exploitation, la rentabilité du secteur reste assurée, sauf en cas de baisse prolongée des cours internationaux. Les marchés internationaux n'inquiètent guère les professionnels. Ils estiment que la tendance est durablement à des prix élevés du soja en raison de la croissance de la demande alimentaire mondiale, liée à l'amélioration du niveau de vie en Asie, en particulier en Chine. L'Argentine aspire à redevenir comme au début du XXe siècle le « grenier du monde ». Deux milliards de dollars en jeuMais cela ne va pas toujours sans quelques difficultés. Ainsi, depuis fin avril, Pékin a suspendu les importations d'huile de soja. Officiellement, en raison d'une modification de sa réglementation sanitaire, mais officieusement comme mesure de rétorsion contre Buenos Aires après la décision de freiner les importations de produits chinois. Deux milliards de dollars sont en jeu. Le différend pourrait cependant être réglé lors de la visite à Pékin, mi-juillet, de la présidente Cristina Fernández de Kirchner.
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