Même les plus grands peuvent se rater. C'est ce qui est arrivé cette année à « Final Fantasy ». Après des débuts en fanfare à la fin des années 1980, la série a atteint son apogée en passant sur PlayStation en 1997. Son septième épisode est l'un des jeux les plus marquants de l'histoire, celui qui aura fait découvrir aux occidentaux les « RPG japonais » (jeux de rôle), jusqu'ici reclus à l'empire du Soleil-Levant. Depuis, « SquareSoft », devenu « Square Enix » entre-temps, a bien du mal à atteindre un tel degré de perfection et déçoit donc souvent ses fans les plus ardents. Mais jamais l'éditeur japonais n'avait subi autant de critiques qu'avec la sortie de « Final Fantasy XIII » en mars. Pourtant, ce dernier, premier volet sur les consoles de nouvelle génération, suscitait des attentes folles. Trop peut-être. Il a malheureusement concrétisé les dérives des derniers opus. Les personnages, originaux, charismatiques, voire poétiques dans le temps, se sont « hollywoodisés », devenant parfois fades et aseptisés. Le gameplay a fait le choix de l'action et de linéarité, au détriment de l'exploration et de la liberté. Fini donc l'espace de jeu gigantesque, les villes et villages à découvrir, les petits à-côtés secondaires... tout ce qui faisait jusqu'ici la force de la série. Il faut finalement attendre la seconde partie de l'aventure, après au bas mot vingt à vingt-cinq heures de jeu, pour redécouvrir des bases plus familières. Mais c'est trop peu, trop tard. Certes, « Final Fantasy XIII » reste un excellent jeu d'action, servi par une réalisation impeccable et par des cinématiques qui repoussent une nouvelle fois les limites techniques. Le système de combat est également une grande réussite, à la fois innovant, enivrant et spectaculaire. Mais les fidèles de la première heure auront certainement du mal à s'adapter. Les autres devraient apprécier cette aventure grand format. Jérôme Marin Sorti le 9 mars 2010 sur PS3 et Xbox 360.

latribune.fr

26 Juill 2010, 15:30

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