La France dans le camp des « peut mieux faire »

Un bon matelas (dans le cas de la France, le système de protection sociale) amortit les chocs en période de crise financière. En 2009, l'économie française a limité les dégâts avec un PIB qui ne s'est contracté « que » de 2,6 %, à comparer avec l'effondrement de la croissance allemande (? 4,7 % l'an dernier). Mais, enfoncée dans le confort douillet de son matelas, l'économie hexagonale rebondit moins fortement?: les amortisseurs - tant vantés pendant la crise - sont, en période de retournement de la conjoncture, décriés comme autant de freins. Les chiffres de la croissance du deuxième trimestre sont éloquents : + 0,6 % pour l'Hexagone. C'est toujours mieux qu'en Espagne ou en Grèce, mais bien loin de l'Allemagne qui affiche une croissance à la « chinoise » (+ 2,2 % par rapport aux trois mois précédents). Au-delà de sa croissance molle et malgré un léger mieux sur le front du chômage (lire page 4), la France inquiète surtout quant à sa volonté et à sa capacité de redresser des finances publiques largement mises à contribution pour financer... le matelas.En la matière, les gouvernements français ne jouissent pas d'une grande crédibilité?: aucun des programmes de stabilité transmis par le passé à Bruxelles n'a jamais été tenu?! Alors, quand Nicolas Sarkozy affirme que la France ramènera son déficit public de 8 % en 2010 à 6 % en 2011 et 3 % en 2013, les partenaires de la France, comme les investisseurs, ne le croient pas sur parole. Et si la France venait à ne pas tenir ses engagements, le risque serait grand qu'elle décroche un peu plus de la locomotive allemande pour se retrouver dans le wagon de queue de la zone euro. Avec, à la clé, des difficultés croissantes pour se financer sur les marchés et une probabilité forte de voir alors son modèle social exploser. Anne Eveno
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