Les valeurs solaires accusent

Les valeurs solaires n'avaient pas vraiment besoin de cela. L'annonce lundi soir d'une nouvelle baisse de 12 % des tarifs de rachat de l'électricité d'origine solaire a jeté un froid sur un secteur qui peine à retrouver les faveurs des investisseurs. Sur la place de Paris, un titre comme Solabios a chuté de 5,88 % mardi tandis que Strategeco abandonnait 1,88 % et s'effondrait mercredi de 14 %. Seul Facilasol semblait résister avec une hausse de 1,58 % au lendemain de l'annonce.Nouveau coup dur donc pour ces valeurs qui ont déjà subi en début d'année l'annonce d'une précédente baisse des tarifs de rachat de 30 %. De fait, le bilan boursier sur les huit premiers mois de l'année est loin d'être reluisant pour ces sociétés. Si Solabios s'en sort mieux que les autres avec une très légère hausse de 0,7 % depuis janvier, Facilasol dérape de 27 % et Strategeco de plus de 39 %. Au-delà du marché français, le constat n'est pas plus réjouissant. Allemands, chinois, américains... tous sont logés à la même enseigne. Alors que Q-Cell cède 54 % depuis janvier, Solar World recule de 42 %, Suntech de 54 %, Yingli de 37 %. Seuls Trina Solar et First Solar limitent la casse avec des replis limités de 16 % et 7 %. Surcapacité du secteurBien entendu, ce désintérêt des investisseurs pour les valeurs solaires ne date pas d'hier. Il s'est réellement manifesté depuis le déclenchement de la crise financière. Pas assez mûre, en devenir, et donc en cours de structuration, la filière n'avait rien pour rassurer les investisseurs à une époque où l'aversion pour le risque atteignait son paroxysme sur les marchés d'actions. Par ailleurs, l'éclatement d'une bulle dans le photovoltaïque en Espagne a mené le secteur à une situation de surcapacité qui peine, depuis, à se résorber. À cela s'ajoutent, depuis le début de l'année, des baisses tarifaires en France mais surtout en Allemagne, pays qui assure la moitié de la demande mondiale. Si dans un premier temps, cette décision outre-Rhin a pu dynamiser les installations sur la base des anciens prix de rachat (modifiés à compter du 1er juillet dernier), les spécialistes s'accordent à dire que ces baisses auront un impact sur la demande au second semestre.Un mal pour un bien estiment certains professionnels. « Ce nouveau recul va épurer la filière et parallèlement contribuer à la professionnaliser un peu plus, explique à « La Tribune » Damien Vigneron, directeur technique de Solabios. Cela tend à renforcer ceux qui restent sur le march頻.
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