Les sociaux-démocrates de Berlin parient sur le social

eportageEn cet après-midi d'automne dans la circonscription berlinoise de Treptow-Köpenick (ex-Berlin-Est), un adjectif est sur toutes les lèvres : « social ». C'est la clé du combat que se livrent les sociaux-démocrates (SPD) et leurs rivaux plus à gauche de Die Linke, réunissant les ex-communistes est-allemands et des déçus ouest-allemands du SPD. Distribuant ses prospectus de campagne aux habitants allant faire leurs courses au supermarché Kaiser's de la Baum- schulenstrasse, le candidat SPD, Kajo Wasserhövel, bras droit du président du parti, a du mal à retenir leur attention. Son slogan « notre pays restera social seulement avec un SPD fort » a du mal à faire mouche. Son principal concurrent est le député sortant, Gregor Gysi. Responsable national de Die Linke aux côtés d'Oskar Lafontaine, il récite les mots d'ordre de son parti, placardés tout le long de cette artère commerciale : « Non à la retraite à 67 ans », « Annuler la réforme du marché du travail », « Un salaire minimum justement maintenant ». « Ce sont ces thèmes de la justice sociale qui animent les électeurs », constate le social-démocrate Wasserhövel. Mais après onze ans au pouvoir, le SPD peine à défendre son ancien pré carré de parti de la « justice sociale ». « Les gens nous reprochent d'avoir participé à la grande coalition dirigée par Angela Merkel », explique un jeune militant social-démocrate. Et entre la réforme drastique de l'État providence lancée par l'ancien chancelier SPD, Gerhard Schröder, et le passage à la retraite à 67 ans introduite par la grande coalition, le message « social » du SPD est brouillé sur le terrain. « Die Linke ne pourra rien changer et l'avenir, avec un gouvernement de droite et de libéraux, s'annonce sombre pour le social », prédit le candidat SPD.surenchèreMais rien n'y fait. Dans ce quartier où vivent de nombreux retraités est-allemands, le message de Rudi, militant de Die Linke de 73 ans, porte beaucoup plus : « Vingt ans après la chute du Mur, les retraites est-allemandes ne sont toujours pas alignées sur celles de l'Ouest ! » rugit-il. Ce dimanche, le SPD fera les comptes de ce que cette surenchère « sociale » lui aura coûté dans les urnes au profit de Die Linke. Frank Paul Weber, à Berlin.
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