Face à la crise, les Français augmentent leur épargne

Les prestations exceptionnelles versées dans le cadre de la relance (prime de 200 euros dite de solidarité active, prime de 150 euros pour les bénéficiaires de l'allocation de rentrée scolaire) se sont bel et bien traduites par une hausse du pouvoir d'achat au printemps. Au deuxième trimestre, le revenu des ménages a augmenté de 1,1 % par rapport aux trois premiers mois de l'année, a annoncé hier l'Insee. Les prix n'ayant pas progressé au cours de ce trimestre, le pouvoir d'achat a crû d'autant. Mais cette augmentation des revenus ne s'est pas traduite par une progression équivalente de la consommation au deuxième trimestre (+ 0,2 % seulement pour celle-ci), la hausse du PIB (+ 0,3 %) étant liée d'abord aux exportations. Les Français ont préféré épargner, mettant de côté 16,7 % de leur revenu. Un taux d'épargne jamais atteint depuis 2002.comportement classiqueLes mesures discrétionnaires prises par le gouvernement ont contribué sensiblement à la hausse du pouvoir d'achat au deuxième trimestre. « Sur 1,1 point de hausse de celui-ci, elles expliquent 0,7 point », indique-t-on à l'Insee. La moitié de ce chiffre de 0,7 point est liée aux prestations exceptionnelles réservées aux chômeurs et ménages modestes, l'autre moitié à la revalorisation des retraites et des allocations chômage. La légère augmentation des salaires a permis d'atteindre 1,1 %.Cette croissance du pouvoir d'achat n'a donc que contribué à la marge à la consommation. Cela ne signifie pas que les salariés très modestes ayant touché la prime de 200 euros ne l'ont pas dépensée. Ce sont peut-être les ménages plus aisés qui sont à l'origine du surcroît d'épargne. Les experts de l'Insee ne peuvent pas trancher ce point. En tout cas, face à la crise et à l'incertitude économique, les Français ont globalement choisi d'épargner : un comportement classique, mais qui semble exacerbé.« Ce n'est pas étonnant que la hausse du revenu n'ait pas eu d'impact à court terme », commente-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. On insiste sur le fait que les Français lissent globalement leurs dépenses. Même si ce principe souffre des exceptions : la prime à la casse a fait réagir sans délai les ménages qui pouvaient envisager l'achat d'une voiture.Mais cet effet s'est essoufflé au cours de l'été. Bercy ne compte d'ailleurs pas sur la consommation pour soutenir l'activité avant de longs mois. Rien ne dit que la baisse de l'impôt sur le revenu, acquise à la rentrée pour près de 6 millions de foyers, aura plus d'effets macroéconomiques. ?nInfographie2cols x 70 mm
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