En dix-huit ans, le Printemps de septembre s'est imposé comm...

Le Printemps, de Cahors à ToulouseÀ ses débuts, il y a dix-huit ans, le Printemps de septembre se déroulait à Cahors. Il durait trois jours et comptait deux lieux d'exposition. Aujourd'hui, il s'étend sur trois semaines, expose 137 artistes dans 34 lieux différents et draine environ 160.000 visiteurs. Belle évolution.Parler du Printemps, c'est aussi, inévitablement, parler de sa présidente-directrice, Marie-Thérèse Perrin, dite Mathé. Passionnée de photo, c'est elle qui a imaginé en 1991 ce qui s'appelait alors le Printemps de Cahors. Cahors, parce qu'elle y passait une partie de son temps, au château Lagrezette, avec son mari, Alain-Dominique Perrin, créateur notamment de la Fondation Cartier pour l'art contemporain.Pour lancer ce festival gratuit alors uniquement consacré à la photographie, Mathé Perrin a voulu, selon ses mots, « frapper fort tout de suite ». Or, rien de mieux pour capter l'attention que de faire appel à quelques stars comme le photographe Herb Ritts, Tina Turner ou Wim Wenders. Comment fait-on pour attirer de telles personnalités au fin fond du Lot pour un événement inconnu ? « Le seul moyen est de faire jouer ses connaissances », lance Mathé Perrin avec un sourire. Pour la Fondation EDF et le champagne Pommery (à l'époque champagne Demoiselle) ? aujourd'hui encore principaux partenaires de l'événement avec la Fondation Cartier ? la « caution Cartier » a sans nul doute aidé à la décision. À eux trois et avec quelques entreprises locales, ils apportaient alors 80 % d'un budget de 120.000 euros.DélocalisationEn 2000, le festival s'est ouvert à l'art contemporain. Le budget a quant à lui progressivement augmenté à 900.000 euros. Mais les financements publics (30 % du total) ne suivent pas le même rythme. L'existence du festival est alors remise en question. Frictions avec la mairie. C'est finalement la solution de la délocalisation qui est choisie. À Toulouse, le maire, Dominique Baudis, accueille à bras ouverts la manifestation. Les subventions demandées sont votées. Le budget de 1,1 million d'euros s'équilibre entre les parties publiques et privées.Et si l'arrivée du festival a été perçue avec méfiance par certains acteurs culturels locaux, la polémique s'est tue et le nombre de lieux participant à la manifestation ne cesse de croître. Neuf en 2001, 23 en 2008, 34 pour cette nouvelle édition, du centre jusqu'à la périphérie toulousaine.Partenariats locauxAujourd'hui, le budget, qui s'élève à 1,6 million d'euros hors productions, est financé à 45 % par le privé. À titre de comparaison, cette part est de 27 % (sur 7,8 millions d'euros de budget) pour Estuaire à Nantes et de 10 % (sur 4,5 millions) pour la première édition d'Evento, qui aura lieu prochainement à Bordeaux. En plus de ses partenaires historiques, le Printemps a multiplié les opérations de sponsoring avec les entreprises locales. Des « échanges en nature qui permettent d'évacuer une partie des coûts directs », explique Dominique Mehdi, déléguée générale du festival. « L'année prochaine, le développement géographique et la célébration de la vingtième édition de la manifestation devraient nous aider à solidifier ces partenariats et à en créer de nouveaux. »C'est dans cette optique que Mathé Perrin vient de faire appel à l'agence L'art en direct, spécialisée dans le marketing culturel. « Beaucoup d'entreprises, notamment des PME, cherchent à entrer dans le monde du mécénat, explique Pascale Cayla, fondatrice de l'agence, surtout depuis la loi de 2002 qui offre de nouveaux abattements fiscaux. Le Printemps présente des avantages : il est très ancré géographiquement mais rayonne à l'international, il traite d'art contemporain mais l'aborde de manière festive et non intimidante. » Selon elle, cette année, une baisse de 15 % du mécénat dans le domaine culturel serait imputable à la crise économique. Le Printemps semble avoir été épargné. Et nombreux sont les mécènes à s'être inscrits sur la liste pour 2010, qui ? vingtième édition oblige ? se devra d'être une édition d'exception. Olivier le Floc'hLe Printemps de septembre jusqu'au 18 octobre à Toulouse. Tél. : 05.61.22.98.82. www.printempsdeseptembre.com
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