Pour une famille de classe moyenne "supérieure" : c'est +37% d'impôts en deux ans

Dès qu\'il est question de hausses d\'impôts, le thème de la taxation, voire de l\'étranglement des classes moyennes revient, mécaniquement : logique, il est difficile d\'imposer plus lourdement les pauvres, ce sont donc les ménages dotés de quelques revenus qui sont touchés par l\'alourdissement de la fiscalité.Les ménages modestes sont eux aussi pénalisésQu\'en est-il avec ce gouvernement ? Incontestablement, il vise cette catégorie de population, même si ce n\'est pas la seule, loin s\'en faut, à voir sa facture fiscale augmenter : les ménages modestes ont connu la fin de la détaxation des heures supplémentaires, les taxes diverses sur certains produits, comme la bière, et doivent se préparer au prochain relèvement de la TVA….S\'agissant des catégories moyennes dites supérieures, les chiffres dépassent ce qui pouvait être attendu. La réaction d\'Anne Hidalgo dénonçant la surdose fiscale se comprend aisément : candidate à la mairie de Paris, elle veut obtenir le suffrage de nombreux électeurs issus de cette catégorie sociale dont la facture fiscale a sensiblement augmenté en 2013, avant une hausse plus forte encore en 2014.+33% d\'impôt sur le revenu lié au gel du barème et à la réforme du quotient familialPrenez l\'exemple d\'une famille aux revenus qui sont certes  confortables mais pas exorbitants, surtout dans les grandes villes : Monsieur et Madame disposent chacun d\'un salaire de 3.200 euros nets par mois (sur 13 mois). Ils ont deux enfants. Leur salaire a augmenté de 2% par an chacune de ces dernières années, suivant ainsi la hausse des prix. Sur ces seuls revenus, leur impôt était de 6.256 euros en 2012. Il est passé à 7.331 euros cette année, selon un chiffrage réalisé avec le calculateur officiel disponible ici . https://www3.finances.gouv.fr/cgi-bin/calc-2013.cgiQuasiment 1.000 euros de plus, soit +17,1%. En cause : à la fois le gel du barème (les tranches n\'ont pas été revalorisées) et la baisse du plafond de l\'avantage fiscal lié au quotient familial, qui représente à elle seule 672 euros d\'impôt supplémentaire.En 2014, la facture augmentera encore de 1000 euros, atteignant 8.331 euros,  en raison d\'une nouvelle diminution du plafond du quotient (passant de 2.000 à 1.500 euros par demi part). Au total, l\'impôt de notre famille augmentera de 33,1% sur deux ans…. +37% avec l\'imposition partielle des cotisations complémentaire santéA ce chiffre de 8.331 euros attendus pour 2014, il faut ajouter 260 euros d\'impôt supplémentaire liés à la fiscalisation partielle des cotisations à une assurance complémentaire santé. Ce calcul repose sur l\'hypothèse d\'une cotisation moyenne, soit 800 euros l\'année, dont l\'employeur assume 60%. C\'est cette part payée par l\'employeur qui sera, en 2014, imposable (au taux marginal de 30%, en l\'occurrence).Au total, la facture fiscale de notre famille augmente donc de 37%. Peut-être une hausse en cas d\'enfants scolarisés Mais, à ce chiffre, il faut éventuellement ajouter 122 euros si les deux enfants sont au collège, par exemple. Voire plus s\'ils sont au lycée. Le gouvernement a  en effet prévu de supprimer les réductions d\'impôts pour enfants scolarisés. Un enfant scolarisé dans un collège donne droit aujourd\'hui à une baisse d\'impôt de 61 euros par an.Elle est de 153 euros pour un élève dans un lycée. Et de 183 euros pour un étudiant dans le supérieur. Les familles qui avaient droit à ces réductions paieront donc autant d\'impôt en plus.Aux dernières nouvelles, le gouvernement serait prêt à abandonner cette mesure. Il laisserait les députés PS voter un amendement de suppression. Mais elle figure dans le projet de loi de finances pour 2014. Des effets de seuil importantsCe calcul réalisé pour deux salaires nets de 3.200 euros mensuels aboutit à des chiffres impressionnants. Mais, dès lors qu\'on descend un peu dans la hiérarchie salariale, la hausse d\'impôt apparaît beaucoup moins importante. Pour 2.900 euros de salaires nets en 2013, l\'impôt n\'augmente que de 190 euros, à 5.293 euros (+3,6%) en 2013. Et la hausse est du même ordre en 2014. On voit là l\'effet de l\'abaissement du quotient familial, qui provoque des effets de seuil importants.
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