Budget 2014 : le gouvernement peine à assumer sa politique de l'offre

Baisser les charges des entreprises, et financer cet allègement, pour partie, par une taxation des ménages : c\'était l\'esprit du pacte de compétitivité, présenté voilà presque un an par le gouvernement. Le crédit d\'impôt au profit des entreprises occupait alors les esprits, la hausse de la TVA annoncée pour le mois de janvier 2014 paraissait bien loin.Aujourd\'hui, il faut bien la prendre compte, pour évaluer ce que les particuliers paieront en plus dans trois mois. Une hausse de la TVA qui s\'ajoutera à la suppression de différentes niches fiscales ainsi qu\'à un début de mise aux normes internationales du système d\'aide aux familles : le quotient familial, qui allège leur impôt, dépendra de moins en moins de leurs revenus.Moins d\'impôt pour les entreprises, plus pour les ménages, mais combien?Cette politique, une politique de l\'offre comme disent les économistes, peut se défendre. Mais le gouvernement n\'ose pas. Il n\'ose pas dire que les ménages paieront pour réduire le déficit budgétaire en 2014, tandis que les impôts des entreprises seront allégés à hauteur d\'un demi point de PIB : ils seront stables, assure-t-on à Bercy, hors montée en charge du Crédit d\'impôt compétitivité emploi (10 milliards d\'euros d\'impôt en moins grâce à celui-ci).Et les ménages ? Combien en plus ? D\'ordinaire, les documents remis à la presse le jour de la présentation du budget récapitulent le rendement (ou le coût pour les finances publiques) des mesures fiscales. Un tableau recense les dispositions fiscales concernant les ménages, un autre les entreprises. Cette année, on cherchera en vain ce tableau.Le silence de BercyEt, interrogés par la presse, les conseillers des ministres de Bercy ne répondent pas à une demande de précision sur ce point. Malgré l\'insistance des journalistes. Comme s\'il était honteux de dire que la compétitivité des entreprises était privilégiée, et que le gouvernement suit les préconisations européennes (ainsi que des organisations économiques internationales, comme l\'OCDE), en matière de TVA : celle-ci est plutôt inférieure, en France, à la moyenne européenne. Comme si annoncer la couleur sur les hausses d\'impôts des ménages en 2014 était un tantinet grossier, ou tout au moins politiquement incorrect.Les entreprises doivent pouvoir rétablir leurs margesLa thèse qui sous tend la politique économique de ce gouvernement est que les entreprises doivent pouvoir rétablir leurs marges, et qu\'il n\'est donc pas question des les imposer plus, ni de leur reprendre d\'une main, via une hausse des cotisations retraites des employeurs, par exemple, ce qu\'on leur a donné d\'une autre (le CICE);  tandis que les ménages peuvent contribuer à la baisse du déficit. François Hollande n\'a-t-il pas assumé récemment être le \"Président des entreprises\"?Cetete thèse qui peut se défendre… Et si le gouvernement n\'osait pas la soutenir car il doute de sa justesse ? 
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