La crise de l'euro déstabilise les majorités des pays fragilisés

Des étudiants dans les rues de Londres, qui comprennent mal pourquoi le gouvernement n'a plus d'argent pour subventionner l'université alors qu'il en avait encore pour voler au secours des banques. Des salariés français qui lancent leurs dernières salves contre une réforme des retraites qu'ils jugent injuste. Des camionneurs qui bloquent les routes, en Grèce, mais aussi des pharmaciens, des avocats, des architectes manifestant leur hostilité à la libéralisation de leur secteur. Sans oublier les fonctionnaires, qui, en Espagne et au Portugal, doivent accepter des réductions de salaires, ou encore des Irlandais obligés à faire de même - et plus encore -... Dans de nombreux pays d'Europe, les citoyens en colère n'ont eu ces derniers temps que manifestations et débrayages à leur disposition pour montrer leur hostilité aux politiques de leur gouvernement. Hasard du calendrier, ils ont, dans deux pays, également l'occasion de s'exprimer par les urnes. D'abord ce jeudi, en Irlande, lors d'élections législatives partielles, dans le comté du Donegal, puis, ce dimanche, en Espagne, pour le scrutin régional de Catalogne. Avec des enjeux de taille dans les deux cas. Dans le premier, le parti au pouvoir, le Fianna Fail, pourrait voir sa fragile majorité s'éroder s'il perd les élections. Le parti du Premier ministre Brian Cowen dispose actuellement de 82 sièges, contre 79 pour l'opposition. Le tout alors qu'un vote crucial, puisqu'il s'agit de présenter un budget d'une austérité sans pareil (6 milliards d'euros de réduction de dépenses) le 7 décembre prochain. Dans le cas de l'Espagne, ce n'est pas tant le budget 2011, en discussion actuellement au Parlement, qui est en jeu, mais la capacité d'agir du gouvernement socialiste à l'avenir. Si, comme les observateurs le prédisent, les socialistes perdent, au profit des nationalistes catalans du CiU, la majorité en Catalogne, ce n'est pas seulement le fruit des impôts, collectés exclusivement par la région autonome (voir ci-dessous), qui échapperait au gouvernement central, mais, à terme, sa majorité. Sur fond de crise économique aigue, une défaite socialiste en Catalogne en préfigurerait en effet d'autres, aux municipales et régionales de mai 2011, puis aux élections nationales de 2012.
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