Pourquoi la pagaille à l'UMP pourrait faire plonger ses comptes dans le rouge

La bataille entre Jean-François Copé et François Fillon pourrait coûter cher à l’UMP, au sens propre comme au figuré. Si, comme l’indique le magazine Challenges ce vendredi, des parlementaires rangés derrière François Baroin font bien sécession, cela priverait le parti politique d’un apport financier de taille.Moins de voix aux législatives, moins d’aides publiquesEn effet, comme le prévoit la loi de 1988, les partis politiques reçoivent un financement public qui représente une part très importante de leurs recettes. La première fraction dépend des résultats aux élections législatives. En métropole, lorsqu’un parti obtient au moins 1% des voix dans 50 départements, il obtiendra 1,68 euro par an et par voix. A la somme globale obtenue, il faut soustraire la sanction financière pour non respect de la parité. En 2011, l’UMP a ainsi reçu 12,4 millions d’euros au titre de la première fraction de l’aide publique, comme l’indique la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Lors des élections de juin 2012, le parti a obtenu moins de voix et il doit en outre payer plus de 4 millions d’euros au titre de la loi sur la parité. Il pourrait donc compter sur 7 millions d’euros.42.228 euros par députéPar ailleurs, une deuxième fraction de l’aide dépend du nombre d’élus. Pour chaque parlementaire, la somme de 42.228 euros était reversée l’an dernier. Avec 194 députés et 131 sénateurs étiquettés ou apparentés UMP, la trésorerie du parti peut donc compter sur environ 13,7 millions d’euros au titre de cette deuxième fraction. Donc, si des députés souhaitent faire sécession, ce montant sera réduit.Fuites d’adhérents ?Autre risque: que la formation dont Jean-François Copé et François Fillon revendiquent tous deux la présidence ne perde des adhérents, et donc des cotisations voire même des dons (limités officiellement à 7.500 euros par an et par personne). L’an dernier, l’UMP affichait pour l’année 2010 une recette de 5,5 millions d’euros au titre des cotisations et de 7 millions via les dons des personnes physiques. En juin, Jean-François Copé, alors secrétaire général de l’UMP, revendiquait 264.000 adhérents. Là aussi des défections pourraient se produire, notamment vers l’UDI de Jean-Louis Borloo. Ce dernier affirmait jeudi avoir enregistré quelque 1.200 adhésions en une nuit sans préciser s’il s’agissait -ou non- de “transfuges“ de l’UMP.Des comptes déjà dans le rougeOr, les comptes de l’UMP sont déjà dans le rouge. En octobre, le trésorier de l’UMP, le filloniste Dominique Dord s’en inquiétait dans une interview au Figaro. “Depuis 2007, nos dépenses étaient de 45 à 50 millions d\'euros par an. Pour les cinq ans qui viennent, notre budget sera de 35 à 40 millions“, prévoyait-il. Le trou atteindrait donc entre 10 millions et 15 millions d’euros. C’est que la campagne présidentielle a coûté cher: 21,8 millions d’euros à Nicolas Sarkozy. Tout comme l’installation du siège dans les nouveaux locaux de la rue de Vaugirard. “Il va falloir nous adapter ou c\'est la Berezina“, prévenait Dominique Dord. Celle-ci risque semble-t-il d’arriver plus vite que prévu. A lire aussi :>> Ce que les législatives rapportent aux partis politiques>> Les règles du jeu du financement de la campagne>> Pendant la campagne, Hollande était moins \"connecté\" que Sarkozy
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