Spinetta lance la réorganisation d'Air France-KLM pour lui donner un nouveau souffle

C\'est l\'un des deux derniers grands chantiers de Jean-Cyril Spinetta à la tête d\'Air France-KLM : la réorganisation du groupe, l\'autre étant de préparer sa succession, alors qu\'il quittera le groupe au plus tard au printemps 2014 lors de l\'assemblée générale qui clôturera les comptes de l\'année 2013. Le PDG d\'Air France-KLM (69 ans) pourrait quitter ses fonctions quelques mois plus tôt, fin 2013. Mais d\'ici là, celui qui a lancé le processus de consolidation du transport aérien en rachetant KLM en 2004, veut modifier les structures du groupe, plus de 10 ans après qu\'elles aient été pensées dans la tête des fondateurs d\'Air France-KLM. Objectif : rendre le groupe plus efficace et plus réactif,  tout en permettant de stimuler les synergies entre les deux compagnies Air France et KLM en mettant fin aux doublons. Après avoir pris un coup d\'avance en se regroupant, Air France-KLM s\'est faite dépasser par Lufthansa et par IAG, l\'entité qui coiffe British Airways et Iberia.Présentation mercredi aux élus de KLM et jeudi au CCE d\'Air FranceSelon des sources internes, Jean-Cyril Spinetta a annoncé jeudi en Comité central d\'entreprise (CEE) d\'Air France le renforcement du holding Air France-KLM à partir du 1er juillet 2013. Celui-ci va se concrétiser par la montée au niveau du holding de fonctions stratégiques qui jusqu\'ici se retrouvaient dans chacune des deux compagnies. Il avait présenté la même chose la veille devant les élus du personnel de KLM en compagnie du directeur général de KLM, Peter Hartman. Ainsi, en dehors des activités financières, les fonctions support, informatique, achat, les centres de services partagés, mais aussi les fonctions marketing stratégique, d\'organisation du réseau de vols, du revenu management (outil de gestion de la recette en fonction de l\'offre et de la demande), de ventes ...seront rattachées au holding. Leurs responsables seront nommés par un organe décisionnel qui vient d\'être créé. Regroupant Jean-Cyril Spinetta, PDG d\'Air France, Leo Van Wijk (directeur général délégué d\'Air France-KLM) et les deux patrons des filiales Air France (Alexandre de Juniac) et KLM (Peter Hartman), ce directoire est aussi appelé le « CEO meeting ». Les deux compagnies opérationnelles, Air France et KLM, devront donc seulement mettre en oeuvre et gérer sur le terrain les décisions prises en grande partie par le holding.  Présenté pour la première fois devant les élus du personnel de chacune de deux compagnies, le projet est désormais lancé. Les chefs de projet seront nommés en décembre. Leur rôle sera notamment de préciser exactement le périmètre des fonctions qui remonteront au sein du holding afin de bien découper \"les fonctions groupe\"  et bien définir les effectifs qui remonteront à Air France-KLM. Le principal  obstacle au respect du calendrier fixé pourrait se situer au niveau du délai de consultation des organismes sociaux de KLM, un processus plus compliqué aux Pays-Bas qu\'en France.Le siège d\'Air France-KLM transféré des Invalides à RoissyAinsi, ce sont environ 150 personnes (les responsables des fonctions clés) qui seront attachées au holding, aujourd\'hui composé d\'une grosse vingtaine de personnes. Elles seront installées dans le nouveau siège d\'Air France-KLM, situé à Roissy, à proximité de celui d\'Air France (voir l\'article Air France ne deviendra pas Air Hollande). Aujourd\'hui le siège du groupe se trouve aux Invalides dans le cœur de Paris.Cette nouvelle organisation doit apporter un nouvel élan à Air France-KLM, en difficulté depuis 2009. Jusqu\'ici, Air France et KLM ont conservé la réalité des pouvoirs face à un holding qui n\'est rien d\'autre qu\'une coquille vide. Ce nouveau holding doit permettre à Air France-KLM de se transformer en une véritable entreprise européenne censée être neutre, il prendra des décisions pour privilégier l\'intérêt général. La nouvelle organisation d\'Air France-KLM doit aussi permettre d\'intégrer plus facilement de nouvelles compagnies, si un jour une telle hypothèse comme Alitalia devait se présenter.L\'intégration était prévue initialement en 2012Cette montée en puissance d\'Air France-KLM était en préparation en 2011 pour une mise en place en 2012. Le timing avait notamment suscité une divergence de fond à l\'été 2011 entre l\'ancien directeur général d\'Air France et d\'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, et le président non exécutif des deux entités à l\'époque, Jean-Cyril Spinetta, qui préconisait au préalable la restructuration d\'Air France et de KLM. Quand ce dernier l\'a emporté en octobre 2011 aux dépens de Pierre-Henri Gourgeon après une guerre des chefs sans merci (lire l\'article Comment Spinetta a repris le contrôle d\'Air France-KLM) sur le choix du futur patron d\'Air France, il a repris ses fonctions de PDG d\'Air France-KLM et immédiatement repoussé l\'intégration du groupe à 2013. Est-ce à dire qu\'il considère qu\'Air France-KLM est tiré d\'affaires?  Le groupe pourrait en tout cas revenir à l\'équilibre en 2013 grâce à la baisse du prix du baril et la bonne tenue de la recette unitaire du fait de la bonne discipline des capacités de la quasi-totalité des compagnies.
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