Les faillites de petites banques américaines se multiplient

États-UnisLe secteur bancaire américain souffre de plus en plus. Alors que les grandes banques de Wall Street engrangent de généreux profits depuis le début de l'année, les banques régionales tombent les unes après les autres. D'ailleurs, l'agence américaine de garantie des dépôts bancaires (Federal Deposit Insurance Corporation-FDIC) ne dispose plus d'argent pour faire face aux remboursements. Au troisième trimestre, son fonds de garantie a déboursé 18,6 milliards de dollars et a enregistré en conséquence un déficit de 8,2 milliards ; une première depuis 1992 ! L'agence a dû faire face à des provisions supplémentaires de 21,7 milliards de dollars pour couvrir la garantie des dépôts de 50 nouvelles banques tombées en faillite. Depuis le début de l'année, 124 banques ont déposé le bilan aux États-Unis sur un total de 152 depuis le début de la crise en 2007. Toutes ces banques sont des petits ou moyens établissements très implantés dans l'économie locale. D'une part, elles souffrent des défauts de paiements des crédits immobiliers et des crédits à la consommation des ménages, provoqués par l'explosion du chômage qui dépasse 10 % de la population active. D'autre part, elles pâtissent aussi des défaillances d'entreprises. énormes provisions« Les banques régionales américaines sont très exposées à l'immobilier commercial. Lorsque les entreprises font faillite, elles ne peuvent plus rembourser les banques qui se retrouvent face à des défauts de paiement », explique le responsable d'une banque américaine à Paris. Les établissements de crédit font ainsi face à d'énormes provisions, qui se sont élevées à 62,5 milliards de dollars au troisième trimestre. Celles qui ne peuvent pas résister sous leur poids font alors faillite. Voyant cette situation arriver, l'agence a demandé à l'ensemble des banques d'augmenter leurs contributions pour abonder et renflouer son fonds de garantie. Car la montée du chômage risque de prolonger cette conjoncture. « Nous pensons qu'il faudra au moins deux trimestres avant d'observer une amélioration significative de cette tendance », a prévenu Sheila Bair, présidente du FDIC. En effet, l'agence dispose d'une liste « noire » d'établissements en difficulté et à surveiller. Et celle-ci est passée de 416 à 552 banques au troisième trimestre, soit une augmentation de 33 %. La hausse des provisions semble s'être stabilisée mais ce niveau élevé devrait perdurer. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, estimait hier dans un entretien au « Figaro » qu'il « reste 50 % des pertes non dévoilées dans les bilans des banques ». Seul point positif, la banque centrale américaine espère que le chômage pourrait commencera à baisser dès janvier prochain.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.