Le LSE se donne six mois pour stabiliser ses volumes

Opérateurs de marchéXavier Rolet est un homme pressé. Six mois seulement après avoir pris la direction de la Bourse de Londres, le Français se donne « six à neuf mois » pour réussir à stabiliser la part de marché du groupe.Il faut dire que la Bourse de Londres est secouée. La vieille institution a réalisé un bénéfice opérationnel en recul de 38?% au premier semestre de son exercice (avril à septembre), à 96 millions de livres (106 millions d'euros). Son chiffre d'affaires recule également de 9?%.Si une partie de l'explication est à chercher du côté de la crise, qui a réduit les volumes échangés ainsi que les introductions en Bourse, l'inquiétude vient de la concurrence des nouvelles plates-formes d'échanges. Baptisées Turquoise, Chi-X ou encore Bats, celles-ci ont vu le jour grâce à la nouvelle réglementation européenne, qui a mis fin aux monopoles des Bourses historiques. En moins de deux ans, elles ont pris le tiers du marché actions en Grande-Bretagne, avec des prix très compétitifs pour leurs membres.Depuis son arrivée, Xavier Rolet a lancé la contre-attaque. Il a commencé par baisser ses tarifs pour ses plus gros clients. Il a aussi réduit ses coûts, en supprimant notamment 10 % de ses effectifs. La deuxième partie de sa stratégie est d'innover. Il a acquis MilleniumIT, un groupe sri lankais qui va développer une nouvelle technologie informatique. La Bourse de Londres est aussi en train de lancer Baikal, une Bourse dite « dark pool », qui permet d'échanger anonymement de gros blocs d'actions.De plus, Xavier Rolet négocie le rachat de Turquoise. Il laisse entendre qu'une issue sur ce dossier est imminente. Son objectif, à terme, serait de fusionner Baikal et Turquoise, afin d'offrir une plate-forme paneuropéenne qui inclut les échanges de blocs. Autre point clé pour relancer la Bourse de Londres : les chambres de compensation, LCH Clearnet et Euroclear. Selon Xavier Rolet, celles-ci sont trop chères et « réduisent la compétitivité de Londres ». Il espère que les différents régulateurs européens puissent se mettre rapidement d'accord sur une norme commune, qui permettrait d'améliorer la compétition.La Bourse de Londres peut-elle réussir à enrayer sa perte de parts de marché ? « Cela dépend de la solution trouvée sur les chambres de compensation, de la mise en place de notre technologie et de notre capacité à baisser les prix. Nous avons six à neuf mois pour résoudre ces problèmes. » Et il ajoute, lucide : « Il reste encore beaucoup à faire. » Éric Albert, à LondresEn moins de deux ans, les plates formes alternatives ont pris le tiers du marché actions en Grande-Bretagne.
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