À la rencontre de la génération Y

Génération Y ? cela vous dit quelque chose ? Et si je vous dis génération 2.0 ? Ce sont les 20-30 ans qui arrivent aujourd'hui dans l'entreprise. Impatients, individualistes, ultra-connectés, mais aussi très inventifs, ceux-là donnent du fil à retordre aux managers déboussolés par ces nouveaux oiseaux, au demeurant exigeants. « Cette culture n'est pas seulement basée sur Internet. Elle s'organise autour d'une redéfinition de la famille, de la quête de sens et d'identité, la diversité, la complexité, la guerre des talents et la crise globale », signale Benjamin Chaminade consultant en RH et auteur d'un blog sur cette génération 2.0. Pour lui, pas de doute : on les considère comme des zappeurs, ils sont en fait capables de passer d'un monde à l'autre à toute vitesse et ouvrent le lieu de travail aux émotions. Avoir un job ayant du sens, une rémunération équitable et un manager à l'écoute est pour eux un dû. Résultat : il faut revoir sa copie. Ne plus croire qu'une simple annonce suffit à atteindre les candidats et que la crise vous permet de les traiter de nouveau comme des numéros. Que l'intégration peut se faire en quelques heures après avoir dit bonjour à tout l'étage. Qu'une bonne politique de rémunération et d'évaluation permet d'ignorer les attentes individuelles des salariés. Qu'il suffit d'acheter des bandeaux sur Facebook pour les toucher.manipulation Non. Ils veulent travailler avec des gens qu'ils apprécient. Ne pas être traiter comme des numéros. Sont résistants à toute forme de manipulation. Quand ils ne savent pas, ils demandent. Quand ils savent, ils partagent. Autant dire que les petits chefs peuvent rester cloîtrer dans leur bureau, ils n'en tireront rien. Le manager 2.0 doit savoir gérer les états d'âme, les problèmes perso, mais aussi éduquer, aider à comprendre. « On n'est plus dans le comment faire mais dans le pourquoi faire », souligne Benjamin Chaminade. Du coup, il vous faut savoir présenter les règles, expliquer ce qui est attendu, exposer la mission précisément, comprendre les envies, développer une intelligence de la situation et surtout être authentique. C'est que ces jeunes-là ont été élevés sur les conseils de la gourou nationale des parents, Françoise Dolto. Fort de son enseignement « le bébé est une personne », on leur a donné tout petit la parole, on a écouté leurs envies, pour au final les aider à développer leur singularité. Avec l'inconvénient d'oublier parfois de leur fixer un cadre. Beaucoup en ont besoin aujourd'hui. Mais on aurait mauvaise grâce de leur reprocher ce qu'ils sont. Et surtout de leur dire, au sortir des grandes écoles, que leur personnalité compte tout autant que leur diplôme, pour après, les faire rentrer au chausse-pieds dans l'entreprise. Mesdames et messieurs les managers, développez votre quotient émotionnel, faites le ménage dans vos bureaux, pour accueillir avec respect une nouvelle génération pleine de talent, qui ne manque pas de nous déstabiliser dans nos systèmes de valeur. Tant mieux, on grandira ensemble. n L'art de gouverner ne consiste pas à rendre souhaitable ce qui est possible. Il consiste à rendre possible tout ce qui est souhaitable. » Cardinal François Marty
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