Réduction d'effectifs chez Siemens

Siemens en vient aux licenciements. Mardi, le groupe a pourtant annoncé une hausse de 24 % de son bénéfice net trimestriel, à 1,53 milliard d'euros. Mais cette progression, qui s'explique par une maîtrise rigoureuse des coûts et des achats, ne doit pas cacher d'autres signaux plus inquiétants. Le chiffre d'affaires recule de 12 %, à 17,35 milliards d'euros, et, surtout, les commandes continuent de chuter à un rythme soutenu de 15 %, à 18,98 milliards. Aucune activité du groupe n'échappe à la dégringolade des commandes, l'énergie étant la plus touchée (- 19 %), la santé la plus épargnée (- 1 %).une cession rentable en vuePour le président du directoire du conglomérat allemand, Peter Löscher, « la crise est encore loin d'être surmontée ». Face à l'affaiblissement des commandes, le groupe veut adapter sa capacité de production. Même si durant les deux dernières années Siemens a supprimé 17.000 postes, principalement dans les services administratifs, Peter Löscher s'était toujours défendu de mener une politique de réduction de l'emploi. Ce n'est plus le cas. « Des mesures d'ajustement de l'emploi sont inévitables pour certains sites et des secteurs d'activités spécifiques », a-t-il déclaré, refusant cependant d'en dire plus. Jeudi, le comité d'entreprise du groupe devrait être informé des détails, mais le syndicat allemand IG Metall évoque « plusieurs dizaines de milliers » de postes supprimés. Reste à savoir s'il s'agira de licenciements secs. Autre mesure radicale à l'étude : la cession de la pourtant très rentable filiale d'appareils auditifs. Le directeur financier, Joe Kaeser, a indiqué que le groupe « examinerait toute offre » à son sujet, tout en précisant que rien n'était encore décidé.Avec un résultat opérationnel de 2,26 milliards d'euros, l'objectif annuel de 6 à 6,5 milliards d'euros a pu être confirmé et sera peut-être à nouveau défini en mars. Pas de quoi pourtant calmer les petits porteurs de Siemens, très remontés ce mardi à Munich, lors de l'assemblée générale. Ces actionnaires ont contesté l'accord avec les ex-dirigeants, accusés de corruption, qui verseront 19,5 millions d'euros au groupe pour solder l'affaire. « Des cacahuètes », s'est emportée Daniela Begoldt, de l'association DSW, qui a également contesté le niveau de rémunération de Peter Löscher (7,1 millions d'euros en 2009). Pour se consoler, ce dernier a pu cependant apprécier l'enthousiasme des marchés et des analystes qui applaudissaient hier sa stratégie.
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