Une seule petite phrase de Nicolas Sarkozy a suffi à irriter Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Lors de sa prestation télévisée lundi soir sur TF1, interrogé par une éleveuse de vaches laitières sur la crise du lait, le président de la République a dit vouloir « poser la question de la répartition de la plus-value dans la chaîne de production ». « Les producteurs agricoles doivent en avoir plus par rapport aux distributeurs », a-t-il ajouté.Prises à partie au printemps 2009, au plus fort de la crise du lait, les enseignes d'hypermarchés, que fédère la FCD, voient dans ces propos un nouveau procès contre leurs marges commerciales, à la veille du débat sur la loi de modernisation agricole (LMA). À tort, selon Jérôme Bédier. « Engager le débat sur le thème de la valeur ajoutée n'est pas la bonne manière de faire. Chercher l'argent à l'aval empêche de trouver les bonnes solutions », a-t-il jugé dès mardi matin.Selon lui, la réforme devrait davantage concerner l'amont, à savoir les fabricants de produits agroalimentaires. Le patron de la FCD se dit « favorable à la ??contractualisation'' des relations entre agriculteurs et producteurs » que contient la future loi de modernisation de l'agriculture. Elle devrait résoudre les problèmes des agriculteurs souvent victimes des fluctuations de cours de leur production.Au passage, Jérôme Bédier rappelle son attachement au principe de la négociabilité des tarifs des fournisseurs adopté dans la loi de modernisation de l'économie fin 2008. « Il a permis de baisser les prix en 2009 et autorise une meilleure concurrence entre les enseignes », vante-t-il, en espérant dynamiter un projet éventuel de réforme de la LME. L'allusion surprend Bercy. « Nous n'avons pas le projet d'y apporter de correctif », indiquent les services d'Hervé Novelli, interrogés par « La Tribune ». Juliette Garnie

latribune.fr

26 Jan 2010, 23:47

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