Les modèles à bas coûts s'imposent, le haut de gamme est en berne

cite>Renault devient un spécialiste des modèles à bas coûts... et du bas de gamme ! À son corps défendant. Au moment de la gestation du projet roumain Logan dans le début des années 2000, le constructeur au losange visait en parallèle une forte offensive dans la gamme moyenne supérieure et le haut de gamme. Las, l'un a peut-être trop bien réussi, l'autre piteusement échoué. La gamme Entry (Dacia Logan, Sandero et désormais Duster) a en effet percé notamment sur les marchés matures d'Europe de l'Ouest où elle ne devait pas être vendue... initialement. En revanche, la montée en gamme s'est révélée un vrai désastre, à cause de la fiabilité déficiente des Laguna II, Espace IV et Vel Satis. Pis, le physique pour le moins excentrique de cette dernière en a rebuté plus d'un.Résultat : la gamme Entry a représenté 684.800 ventes en 2010, soit plus du quart des ventes totales du groupe français. Contre 7 % à peine en 2005 ! Fâcheuse évolution. Si, à cette gamme Entry, on ajoute les autres Renault à petit prix (Twingo, Clio II, Thalia pour pays émergents), le bas de gamme pèse 37 % des volumes globaux du constructeur. Contre 22 % il y a cinq ans.À l'autre bout du spectre, la gamme moyenne supérieure et le haut de gamme représentaient en 2010 à peine 110.000 unités, soit 5 % des volumes de la marque Renault, contre plus de 170.000 en 2005 (7,5 %). Alors que le « Renault Contrat 2009 » prévoyait un doublement ! La familiale Laguna a vu ses ventes divisées par deux entre-temps, le grand monospace Espace par trois ! Heureusement, et malgré son insuccès, le 4×4 Koleos « made in Korea », qui n'existait pas en 2005, limite un peu la casse.Problème d'imageL'évolution risque de s'accélérer. Car la gamme Entry va se compléter avec la future usine géante de Tanger au Maroc. Dans le haut de gamme, en revanche, le remplacement de l'Espace n'est pas pour tout de suite. Et la Latitude dessinée essentiellement pour la filiale coréenne de Renault Samsung risque de faire un flop en dehors d'Asie. Ne serait-ce que pour des raisons d'image. N'oublions pas que, en dehors d'Europe et d'Afrique du Nord, les Dacia sont vendues sous le label... Renault. Difficile d'imaginer qu'un Russe, habitué à identifier la marque au losange avec les Logan de la police, soit attiré par un véhicule avec le même label à plus de 40.000 euros ! Même chose en Amérique du Sud par exemple. Quant à la Chine, où Renault espère aussi écouler des Latitude, l'absence d'usine du constructeur français ne peut qu'en limiter naturellement la diffusion. A.-G. V.
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