Les Français achètent à tout-va malgré la crise économique

C'est la divine surprise de la fin 2009. Malgré le froid ou la grippe A, les Français ont très largement desserré les cordons de la bourse en décembre. Les dépenses des ménages en produits manufacturés ont bondi de 2,1 %, portant la progression trimestrielle de cet agrégat, qui représente un quart de la consommation totale, à 3 %. L'Insee, qui publie ces chiffres, note que c'est la plus « forte progression depuis dix ans ». Si l'institut de conjoncture avait bien prévu une hausse des dépenses en produits manufacturés, celle-ci avait été sous-estimée. Lors de sa dernière prévision, l'Insee disait s'attendre à une augmentation au quatrième trimestre de 2,2 % sur les produits manufacturés et de 0,7 % sur la consommation totale. Cette estimation pourrait donc, elle aussi, être en deçà de la réalité.À Bercy, ces statistiques sont saluées avec satisfaction. Dans un communiqué, Christine Lagarde souligne que « l'orientation favorable de la consommation confirme l'efficacité des mesures de soutien au pouvoir d'achat ». La ministre de l'Économie fait référence non seulement à la suppression des deux tiers provisionnels et des dernières mensualités de l'impôt sur le revenu pour les ménages modestes, mais aussi aux effets de la prime à la casse.L'examen des chiffres montre en effet que les achats d'automobiles (+ 9,1 % en décembre, + 12,6 % sur le quatrième trimestre) ont dynamisé la consommation de biens durables. Les Français ont profité des dernières semaines de 2009 pour commander une nouvelle voiture, anticipant l'arrêt progressif et programmé de ce dispositif. Sur l'ensemble de 2009, « 600.000 primes à la casse ont été remboursées », notait, mardi, Patrick Devedjian. Le ministre chargé de la mise en oeuvre du plan de relance rappelle que cette mesure ? qui se poursuivra en 2010 à un montant de 700 euros au premier semestre et de 500 euros au second ? a permis de sauvegarder « entre 24.000 et 33.000 emplois ». ConfianceLa question qui se pose désormais est de déterminer l'impact de l'arrêt progressif de ce dispositif de soutien à l'automobile sur la consommation des Français. Christine Lagarde se montre confiante, jugeant que « la résistance de la consommation constitue un élément encourageant pour la sortie de crise de l'économie française ». Dans sa note de conjoncture de décembre, l'Insee pronostiquait pour le premier semestre de cette année un ralentissement de la consommation « du fait notamment du contrecoup des achats d'automobiles anticipés au trimestre précédent ». Par ailleurs, après les soldes, les ménages pourraient être un peu plus regardants sur leurs dépenses.Néanmoins, si les économistes s'accordent généralement pour pronostiquer un ralentissement de la consommation, nul ne parie sur un effondrement de ce qui est et reste le principal moteur de l'économie française. Avec un déficit public attendu en 2010 à 8,2 % du PIB, la politique économique apparaît encore très expansionniste. Enfin, même si les gains de pouvoir d'achat seront moins importants en 2010 qu'en 2009, les ménages ont dans leurs bas de laine ? le taux d'épargne s'établissait à 17,1 % à la fin septembre ? des réserves pour leurs futures dépenses.
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