Les ménages modestes seront aidés pour l'isolation de leur logement

Écoprêt à taux zéro, crédits d'impôts? les aides créées afin d'inciter les ménages à consommer moins d'énergie dans leur logement oublient les plus défavorisés. Et du coup, ces derniers, en grande proportion ruraux, renâclent à s'engager dans des travaux de modernisation thermique de leur habitat, car ils sont victimes des trois facteurs qui les caractérisent : faibles revenus, mauvaise qualité thermique de leur logement, et poids de plus en plus lourd de leur facture d'énergie, qui atteint 15 % de leur budget contre moins de 10 % pour les catégories sociales supérieures. Afin de lutter contre cette « précarité énergétique » qui concerne pas moins de 3,4 millions de ménages, le ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, et ses secrétaires d'État, Benoist Apparu et Valérie Létard, ont annoncé, mardi, la création du Fonds national d'aide à la rénovation thermique des logements privés. Doté de 1,25 milliard d'euros (500 millions issus du grand emprunt ; 150 millions des fournisseurs d'énergie ; 600 millions de l'Ademe), ce fonds « permettra de financer jusqu'à 60 % du montant des travaux », selon Benoist Apparu. Une subvention de 1.500 euros sera versée dès la mise en oeuvre du dossier, abondée par une avance sur le crédit d'impôt fixée à 25 % du montant total des travaux. ImplicationCes aides contribueront sans nul doute à mieux impliquer les classes défavorisées dans le chantier de la rénovation thermique. Mais elles répondent implicitement à une autre problématique. Tout autant que les autres, ces ménages seront bientôt soumis à la taxe carbone, qui renchérira le coût des carburants fossiles. Or, on l'a vu, ils appartiennent à une catégorie qui peine déjà à évoluer dans ses comportements énergétiques. Ces nouvelles aides viennent donc à point nommé pour répondre aux critiques de la gauche et des Verts sur « le caractère antisocial de la taxe carbone version gouvernementale ». Par ailleurs, dans le montage du gouvernement, le taux des aides de l'État n'atteint que 40 % du montant total. Pour les 20 % supplémentaires, il compte sur les collectivités locales. Très remontées contre l'État, qu'elles accusent de se décharger budgétairement sur elles, ces dernières pourraient ne pas apprécier ce nouvel appel à l'aide du gouvernement. Rémy J
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