L'industrie réclame toujours un choc de compétitivité de 50 milliards d'euros

L\'industrie ne va pas bien. Avant le COE-Rexecode ce mardi, de nombreuses enquêtes, de multiples instituts et autres think tank avaient déjà tiré la sonnette d\'alarme. Or, la situation continue de se détériorer. Un peu datée puisqu\'elle ne prend pas en compte les ravages de la crise de 2008-2009, une étude du Trésor indiquait que la contribution de l\'industrie à la richesse nationale était passée de 24% à 14% entre 1980 et 2007. Sur cette période, l\'industrie a perdu 1,9 million d\'emplois pour tomber  à 3,4. Ce qui représente une baisse de 36% de ses effectifs.La zone euro, exclue de la croissance mondiale« Alors que les moteurs internes de la croissance sont toujours à l\'arrêt, les anticipations d\'investissement se dégradent et la situation financière des entreprises s\'est encore fragilisée. Sur la période 2012-2014, 99% de la croissance mondiale se fera hors zone euro. L\'amélioration des conditions de la compétitivité pour accroitre les exportations est donc la clé du retour à la croissance » a expliqué Denis Ferrand, le directeur général de COE-Rexecode.Cette amélioration devient urgente si on compare les industries française et allemande. « Le taux de marge de l\'industrie en France atteint une cote d\'alerte : 22.2% au troisième trimestre 2012 contre 34% en 2000, alors que sur la même période l\'Allemagne est passée de 28% à 34%. Résultat, le taux d\'autofinancement est passé de 82% à 64% sur la période, ce qui, si l\'on ajoute les difficultés récurrentes d\'accès au crédit bancaire, expliquent les difficultés des entreprises à moderniser leur appareil productif, à embaucher, à innover, à exporter et tout simplement à grandir. Nous constatons un début d\'asphyxie, pénalisant lourdement la compétitivité et le développement de l\'industrie en France et à l\'international » déclare Pierre Gattaz, le président du Groupement des fédérations industrielles (GFI) qui réitère la proposition formulée l\'année dernière avec l\'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) : déclencher un choc de 50 milliards d\'euros sur le coût du travail pour permettre aux entreprises de restaurer leur compétitivité-prix. Pour financer ce choc de compétitivité, Pierre Gattaz rappelle les pistes déjà avancées : une augmentation de la fiscalité via un mix TVA CSG et surtout une baisse drastique des dépenses de l\'Etat. « L\'exécutif doit prendre des mesures courageuses sur ce sujet. Il ne peut pas demander toujours davantage aux entreprises. Il doit montrer l\'exemple », estime-t-il.Monter en gamme, via l\'innovation« Ce n\'est que de cette façon que les entreprises pourront souffler un peu et se lancer enfin dans des stratégies innovantes leur permettant d\'améliorer leur compétitivité hors-prix », explique-t-il. « Pour capter des parts de marché à l\'export, il convient d\'innover dans les produits pour monter en gamme, et dans les procédés via de l\'investissement productif, ce que les marges anémiques actuelles ne peuvent autoriser », poursuit celui qui est également dans la course à la présidence du Medef si le processus électoral se débloque enfin.Peut-on en déduire que les 20 milliards mis à la disposition des entreprises par l\'Etat via le crédit d\'impôt pour la compétitivité et l\'emploi sont insuffisants ? « Sur ce montant, seuls quatre milliards seront fléchés vers l\'industrie. En outre, il faut bien avoir en tête que les 20 milliards du CICE ne font que compenser les hausses des prélèvements obligatoires subies par les entreprises ces trois dernières années », précise Patrick Blain, le président du comité des constructeurs français d\'automobiles (CCFA).  
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