Martine Aubry veut la peau de la réforme territoriale

Le conseil national du Parti socialiste se réunit ce samedi matin à Paris pour engager la deuxième phase de l'offensive contre Nicolas Sarkozy, après la victoire aux élections régionales. Renforcée par le "petit chelem" du PS dans les régions, auréolée du prestige du sondage CSA de vendredi qui la donne pour la première fois victorieuse dans un duel de second tour présidentiel avec Nicolas Sarkozy, Martine Aubry y prononcera un discours de "mobilisation pour la défense des territoires", pour sonner la charge contre la réforme territoriale voulue par le chef de l'Etat.Les élus du PS en sont convaincus : les incertitudes des Français sur la nouvelle organisation des territoires préparée par le gouvernement ont joué un rôle dans le scrutin des 14 et 21 mars. Vingt-deux présidents de région de gauche ont d'ailleurs demandé vendredi l'arrêt de la réforme. Alliance objective avec les élus de l'UMPLa loi déjà adoptée prévoit la création de métropoles, achève la carte des intercommunalités et crée le conseiller territorial, destiné à remplacer les conseillers généraux et régionaux en 2014. Mais la répartition territoriale de ce nouveau type d'élus, leurs compétences et leur mode d'élection doivent encore être définis dans deux projets de loi, qui sont à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale pour le mois de mai. Dans le combat qu'ils engagent, les élus socialistes pourraient bénéficier d'une alliance objective avec les parlementaires de l'UMP, dont beaucoup sont hostiles à une réforme qui "bouscule" trop l'organisation des territoires. Mais le gouvernement est déterminé, François Fillon ayant même estimé que la forte abstention aux élections régionales était "le signe" que les Français ne comprenaient pas le rôle des différentes collectivités territoriales.Démonstration de force avant les primairesPour Martine Aubry, l'exercice de ce samedi a une autre vertu, celle d'asseoir davantage encore son autorité à la tête du PS, qu'elle estime avoir rétabli à son rang de premier parti d'opposition. La route est encore longue jusqu'à l'élection présidentielle et les socialistes devront dans les prochains mois se mettre d'accord sur l'organisation des primaires de désignation de leur candidat pour 2012, sur le projet que la gauche devra porter face à la droite, qui aura gouverné sans discontinuer depuis dix ans, et sur des alliances avec les écologistes ou le Front de gauche. Pour l'instant, les présidentiables socialistes, que ce soit Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal, François Hollande, ou les "outsiders" Pierre Moscovici et Manuel Valls, évitent soigneusement les mots qui fâchent. "En politique, le premier qui dégaine est mort", avait coutume de dire François Mitterrand.
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