Le crédit de particulier à particulier émerge en France

à l'étranger, le modèle du crédit à la consommation en « peer to peer » (de pair à pair en français) est éprouvé. En France, il aura fallu une crise économique et financière pour qu'il émerge. Après Friendsclear - qui n'a pas le statut d'établissement de crédit et travaille en partenariat avec le Crédit Agricolegricole -, un nouveau projet baptisé « Prêt d'union » devrait être lancé en octobre. « La demande de désintermédiation est plus forte qu'avant et les Français sont à la recherche de nouveaux modèles », explique Donald Bryden, le président du conseil de surveillance de Prêt d'Union. Ce banquier chevronné, passé par Paribas, Bankers Trust, Deutsche Bank et dernièrement Royal Bank of Scotland, a décidé de parrainer le projet des cofondateurs de « Prêt d'union », Charles Egly et Geoffroy Guigou, deux anciens d'HEC qui ont fait leurs premières armes, l'un dans la banque et l'autre dans le conseil. Inspiré des exemples américain (Lending Club, qui vient de lever 25 millions de dollars) et britannique (Zopa), le principe de Prêt d'union est simple : les ressources des particuliers qui souhaitent jouer le rôle de prêteurs sont collectées via un site internet (pretdunion.fr), afin d'être prêtées à d'autres particuliers. Avantage pour les premiers : à condition d'être enregistrés comme « investisseurs qualifiés » auprès de l'AMF, ils seront, avec une mise de départ d'au moins 1.000 euros, rémunérés à des taux d'intérêt attractifs. Les emprunteurs, eux, « se verront proposer des prêts amortissables de 1.000 à 20.000 euros sur 3, 4 ou 5 ans à des taux entre 0,5 et 1 point inférieurs aux taux les plus bas proposés sur le marché », expliquent Charles Egly et Geoffroy Guigou. contrôle des risques, Reste à la toute nouvelle société à obtenir deux agréments de la part du CECEI : celui de société financière spécialisée et celui de prestataire de service d'investissement. La demande a été déposée en décembre dernier et une réponse pourrait être donnée cet été. « Les échanges avec la Banque de France sont très constructifs », racontent les cofondateurs de Prêt d'union. Le CECEI a accueilli le projet favorablement, mais il prête une attention toute particulière au contrôle des risques, à la façon dont le principe de mutualisation est mis en oeuvre et à la dotation en fonds propres de la structure. Les objectifs de « Prêt d'union » sont ambitieux : 3.000 crédits octroyés la première année, 15.000 la deuxième et 30.000 la troisième, la cible étant de s'octroyer 1 % de part de marché du crédit à la consommation. « L'agrément en France pourrait même nous permettre de dupliquer le modèle au niveau européen, grâce au passeport européen », anticipent déjà Charles Egly et Geoffroy Guigou. S. R.
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