Les parents d'élèves veulent une loi sur les repas scolaires

Les souvenirs de cantines scolaires ne sont généralement pas impérissables. Même si ces derniers temps, le bio a fait son entrée, face au règne de la malbouffe, la fédération de parents d'élèves FCPE et des associations de nutritionnistes ont demandé mi-avril une loi pour faire respecter l'équilibre nutritionnel des repas scolaires. Des revendications régulièrement exprimées depuis le lancement de leur campagne anti-obésité en 2007.Pourtant, les recommandations, établies par le groupe d'études des marchés de restauration collective et de nutrition (GEM-RCN) existent : 10 crudités en entrée au moins sur 10 repas, limiter la graisse et le sucre, apports en calcium, protéines et vitamines... Pour Nicole Darmon, chercheuse en nutrition à l'Inserm, « la qualité nutritionnelle des rations servies en restauration scolaire » est « une garantie de bonne prévention de l'obésité, mais aussi des maladies chroniques », alors qu'un enfant scolarisé sur deux, soit 6 millions, mange à la cantine et que 16 % des 3-14 ans sont en surpoids ou obèses. Valérie Boyer, députée UMP des Bouches-du-Rhône, estimait d'ailleurs fin 2008 dans son rapport parlementaire sur la prévention de l'obésité, que « la restauration scolaire doit jouer un rôle important dans l'éducation nutritionnelle des enfants ». Or aujourd'hui, les recommandations du GEM-RCN sont « trop peu suivies », s'indigne Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE. Une circulaire du ministère de l'Education nationale de 2001 fixe pourtant ces recommandations, mais elles ne sont pas contraignantes et ne concernent que les fournisseurs sous-traitants des repas et non les services internes aux établissements scolaires. Résultat, selon Jean-Jacques Hazan, seulement 2.000 communes sur 18.000 prennent en compte ces recommandations.Un lobbying actifMais le plus gros barrage reste celui des industries agro-alimentaires, affirme le président de la FCPE. C'est leur lobbying actif qui aurait conduit au rejet de la disposition rendant obligatoires ces recommandations lors de l'examen de la loi Bachelot, l'été dernier. Du coup, en l'absence de texte sur la santé publique, la FCPE a repris son travail auprès des groupes parlementaires afin que cette dispositon soit adoptée lors de l'examen, à partir du 17 mai, du projet de loi sur la modernisation de l'agriculture. Clarisse Jay
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