Bruxelles réforme l'après-vente automobile

On s'achemine vers la fin du réglement spécifique pour les pièces détachées dans l'automobile. Dès le 1er juin, celles-ci devraient quasiment tomber dans le régime commun, au grand dam des professionnels de l'après-vente. Réunis mercredi, les commissaires européens ont, en effet, adopté les propositions initiales de la direction générale de la concurrence, expliquait hier soir à « La Tribune » le CNPA (Conseil national des professions de l'automobile). Une conférence de presse est prévue ce jeudi à Bruxelles.rapport de force inégalLes professionnels de la réparation automobile s'inquiètent de ce que les constructeurs puissent désormais obliger les garagistes agréés à utiliser leurs pièces d'origine pour toute réparation. Le CNPA redoute donc que les réparateurs soient livrés pieds et poings liés aux constructeurs dans un rapport de force inégal. La protection juridique des réparateurs disparaît dans les textes, toujours d'après le CNPA, qui dénonce le risque d'un quasi-monopole des constructeurs sur les pièces, une activité extrêmement lucrative pour les fabricants d'automobiles comme pour les réparateurs. Aujourd'hui, « 30 % des pièces sont achetées chez les constructeurs. Mais, désormais, on pourrait passer à 80 % », affirme-t-on au sein du CNPA. Ce quasi-monopole risque d'induire une hausse du prix des pièces pour le consommateur.Heureusement, si les réparateurs grognent, les distributeurs - qui sont souvent les mêmes - sont davantage satisfaits. En effet, la Commission a prorogé hier le règlement spécifique actuel régissant la vente de véhicules. Et ce, pour trois ans. Les professionnels ne s'en inquiètent pas moins de ce qui se passera après le 1er juin 2013. En ligne de mire : le risque de la fin du multimarquisme, c'est-à-dire la possibilité, pour un distributeur, de vendre des modèles de constructeurs différents. Certains moyens pourront également limiter la concurrence, comme les standards qualitatifs désignés pour décourager les distributeurs de vendre d'autres marques, les bonus liés à la vente d'une seule marque, l'obligation de vendre une marque dans un hall d'exposition séparé. Pas sûr, au final, que le consommateur s'y retrouve. A.-G. V.
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